dimanche 23 décembre 2012

Chic, ce n'est pas la fin du monde...

Puisque les Mayas se sont visiblement un peu trompés, je vous recommande un ouvrage de 'non-fiction' que je viens de découvrir. 
Idéal pour profiter pleinement des fêtes!

Ecrit par un professeur de Harvard, c'est un manifeste en faveur de la pensée positive.

Mais attention, rien de hippie-new-age-vie-en-rose-c'est-cool-nous-sommes-tous-frères-et-soeurs.

Il s'agit de la thèse hyper sérieuse d'un chercheur en psychologie qui s'est demandé quelle était la connexion entre travail, succès et bonheur.

'The Happiness Advantage' de Shawn Achor (2010 - 205 pages)

Niveau minimum requis: B2
(pour déterminer votre niveau de lecture, reportez-vous aux pages de juin 2009 de ce blog)


Un livre indispensable, notamment en cette période compliquée où il est très facile de sombrer dans le pessimisme ambiant.
En fait, l'auteur nous apprend à reprogrammer notre cerveau en lui faisant choisir de nouveaux chemins qui vont systématiquement passer par un état d'esprit positif.
Avec un certain humour et une grande simplicité, il montre (toujours de façon scientifiquement inattaquable) à quel point avoir un état d'esprit négatif limite les capacités de notre cerveau, et par conséquent le champs des possibles, la créativité, l'inventivité, la performance. C'est très convaincant.

Pour l'auteur, il s'agit de rien de moins qu'une révolution copernicienne dans la recherche en psychologie, appliquée au monde du travail, de l'éducation mais aussi à la vie intime.

Evidemment, le problème avec ce type de livre c'est que vous allez être vite sûrs d'avoir découvert quelque chose de très enthousiasmant... et que vous risquez d'agacer tout votre entourage avec vos nouveaux préceptes censés changer le monde!

En même temps, les précurseurs sont toujours des incompris. 
Tant pis: go for it!


samedi 24 novembre 2012

La face cachée de J.K.Rowling

C'est fait, j'ai fini de lire le dernier roman de J.K.Rowling, le premier hors saga Harry Potter...
On ne peut imaginer livres plus différents. Autant le dire tout de suite: je n'ai pas vraiment aimé.

'The Casual Vacancy' de J.K.Rowling (2012 - 503 pages)
Niveau minimum requis: B2-C1
(pour déterminer votre niveau de lecture, reportez-vous aux pages de juin 2009 de ce blog)

Comme je l'ai écrit à l'un d'entre vous dans un commentaire, ce livre assez interminable se fait l'écho de toutes les petites faiblesses de gens ordinaires dans une petite ville anglaise pas du tout intéressante.

Couples en crise, mensonges, jalousie, combats d'égos chez des potentats locaux, délations, lâcheté, lutte des classes, violences familiales en tout genre (30 pages avant la fin, je me disais 'Tiens, il manque un cas d'inceste.' Just you wait! Il est arrivé trois pages plus loin...).

J.K.Rowling n'a aucune bienveillance envers les personnages qu'elle a crées. Ils ont tous 'un squelette dans leur placard' et tombent  tous à un moment ou à un autre dans ce jeu de massacre sans ambition (mes élèves diraient 'petit joueur'!)...

Ce roman me fait penser aussi aux films de Ken Loach pour son côté 'réalisme social' de l'Angleterre aujourd'hui (qu'on voit, c'est vrai, en quittant Londres et les grandes villes riches).
MAIS Ken Loach trouve souvent dans au moins un de ses personnages une raison de le sauver, d'y déceler le peu d'humanité qui assurera sa rédemption.

Chez J.K.Rowling, c'est NON. La vie est moche, les gens sont lâches, c'est 'no future', comme pour les Punks! 
Peut-être qu'après être devenue une des plus grandes fortunes du Royaume-Uni J.K.Rowling a-t-elle voulu renouer avec sa vie d'avant, celle d'une femme seule sans ressource aux prises avec tous les problèmes des laissés pour compte?
J'ai la même impression qu'après avoir lu le soi-disant chef d'oeuvre de Jonathan Franzen ('Freedom', voir mon message du 19 décembre 2011). Je ne suis pas une adepte du 'happy ending', au contraire. Mais là, trop de noirceur tue la noirceur!

Having said that, 'A Casual Vacancy' est bien écrit, la langue est même un peu compliquée et les chapitres s'enchaînent comme dans 'Desperate Housewives': on passe d'une famille à l'autre, racontant souvent le même incident avec un changement de point de vue assez malin.
J.K.Rowling sait écrire, no doubt about that.





dimanche 11 novembre 2012

Punctuation matters!

Long time no write... Je reviens d'un séjour en Californie, voilà la raison!

Guess what? I'm back with a great book I'd like to recommend:

'Eats, Shoots and Leaves' de Lynne Truss (2003 - 204 pages)


Niveau minimum requis: B1/B2

(pour déterminer votre niveau de lecture, reportez-vous aux pages de juin 09 de ce blog)


Best -seller totalement inattendu, ce livre de non-fiction est un manifeste énervé et hilarant qui plaide pour un retour à une VRAIE ponctuation.

Le titre, intraduisible en français, fait allusion à l'histoire suivante:
Un panda rentre dans un restaurant, tire plusieurs coups de feu et s'en va.
Interrogé, il déclare appliquer la définition d'un panda qu'il a lue dans le dictionnaire:
'Panda. Large black-and-white bear-like mammal, native to China. Eats, shoots and leaves.'

La clé pour comprendre  son geste c'est qu'il n'y aurait jamais dû y avoir de virgule entre 'eats' et 'shoots'...
'Shoots' est un nom signifiant 'pousses' et 'leaves' veut dire 'feuilles', ce ne sont pas des verbes.

Tout le bouquin tourne autour d'exemples de mauvaise ponctuation principalement rencontrés en Grande-Bretagne et qui ont exaspéré l'auteur. Le ton est gai, parfois ironique, c'est très amusant à lire.




lundi 8 octobre 2012

Du Maurier Forever

Pendant que je découvre le dernier livre de J.K. Rowling (ah - tout à fait différent des Harry Potter!) je peux vous recommander celui que je viens de terminer:

'Daphne du Maurier, A Daughter's Memoir' de Flavia Leng (1994 - 206 pages)

Niveau minimum requis: B2
(pour déterminer votre niveau de lecture, reportez-vous aux pages de juin 09 de ce blog)


Comme le titre l'indique, il s'agit d'une biographie de Daphne du Maurier, auteur entre autres de l'inoubliable 'Rebecca' (voir mon message 'Cause this is thriller, thriller night...' du 14 janvier 2011).

Ce qui en fait un livre très intéressant, c'est qu'il est écrit par sa fille elle-même.
On suit en effet les tribulations de cette famille peu ordinaire des années 1920 aux années 1960, on croise des gens connus (à l'époque) mais on découvre surtout ce qui est souvent gardé très secret: comment un écrivain travaille, où il puise son inspiration, comment il vit au quotidien...

Daphne du Maurier n'est pas une mère traditionnelle, elle est au contraire plutôt émancipée, paraissant détachée de son mari et de ses enfants, mais se révélant finalement aimante et attentionnée, à sa manière.

Flavia est un peu le vilain petit canard, mais elle n'est jamais exclue du clan familial. C'est une tribu très fermée qui a créé sa propre langue (en donnant des surnoms à son entourage et en inventant des euphémismes très amusants pour les petits incidents de la vie).

C'est à la fois touchant et  mélancolique, avec quelques passages vraiment amusants.
A recommander aux plus littéraires d'entre vous, les autres risquent s'ennuyer un peu.






vendredi 7 septembre 2012

Hunger Games: Tous dans l'arène!

Voilà c'est la rentrée des classes en France, profs et élèves repartent dans l'arène...

Le parfait moment pour moi de vous recommander la lecture d'un best-seller:

'Hunger Games' de Suzanne Collins (2008  - 374 pages)


Niveau minimum requis: B2  


(pour déterminer votre niveau de lecture, reportez-vous aux pages de juin 2009 de ce blog)


Cet été j'ai vu des centaines de personnes lisant 'Hunger Games' sur la plage. Une de mes élèves en classe nous l'a chaudement recommandé, ainsi que l'une d'entre vous sur ce blog.

Donc, je m'y suis plongée, avec une certaine appréhension, I must confess!

C'est vrai que c'est une vraie belle dystopie*, le monde qui est crée fait sens et on y croit très vite. Je comprends aussi pourquoi ce livre plaît tant aux adolescents: Katniss, la narratrice de 16 ans, nous fait partager son parcours initiatique mêlant vie de famille compliquée, amitié teintée d'amour, combats en tous genres pour éviter une mort violente... Le rythme est soutenu, on ne s'ennuie pas une minute.

La langue est moyennement facile à comprendre: le récit est au présent, les chapitres sont courts, mais le lexique et la syntaxe des phrases peuvent s'avérer assez complexes.  Bien sûr, si vous avez déjà lu le livre en français ou vu le film ce sera plus facile pour vous.

Pour moi, c'est un livre dans la lignée de 'The Giver'*, avec un monde peut-être un peu plus élaboré  mais avec un personnage principal tout aussi attachant.

No regret!

* voir mon message 'Dystopiamania' du 24 avril 2012.


lundi 20 août 2012

La rentrée... Be prepared!

L'idée de ce message m'a été soufflée par l'une d'entre vous, que je remercie au passage!

Si vous allez suivre des cours d'anglais à la rentrée et que vous n'avez pas passé l'été à le pratiquer, voici quelques conseils pour vous y remettre doucement et être prêts pour LA RENTRÉE*:


Pour réveiller votre anglais oral :
  • Regardez des films que vous ne connaissez pas en VO (version originale). Si vous êtes plutôt niveau B1+/B2, choisissez les sous-titres en ANGLAIS.
  • Regardez les films ou les séries que vous connaissez bien en VO mais sans sous-titre ; essayez de repérer certaines expressions dans les dialogues. Répétez-les en imitant le ton, l’accent, l’intonation.
  • Si l’anglais oral est difficile pour vous,  gardez les sous-titres en français, évaluez la distance parfois entre ce qui est dit et ce qui est donné en traduction
  • Ecoutez les radios anglophones sur internet (en acceptant de ne pas tout comprendre, c'est l'exposition à la langue qui compte) 
Pour réactiver votre anglais écrit :
  • C'est le but de ce blog de vous donner envie de lire en VO et de choisir LE livre qui va vous convenir. Il y a presque 100 messages à ce jour. 
  • Voyez aussi mon message du 22 mai 2011 'Comment mémoriser le vocabulaire nouveau'
Le cas particulier de la grammaire:

Ne vous infligez pas le bon vieux livre de grammaire dès le départ ; vous n’avancerez pas et votre envie de progresser restera au rayon des bonnes résolutions jamais réalisées…

PAR CONTRE, si votre connaissance grammaticale de la langue est déficiente, remettez-vous à niveau APRES les conseils ci-dessus, en fin d’été, avant la rentrée. Les règles de base (disponibles dans le moindre livre d’apprentissage de l’anglais ou sur internet) et les indispensables verbes irréguliers passeront mieux si vous vous êtes exposés à la langue authentique auparavant).
Voyez mon message du 15 juillet 2011 ' Et la grammaire dans tout ça?'

* l'expression 'la rentrée' n'a pas vraiment d'équivalent en anglais, sauf peut-être 'Back to School' mais qui n'est pas un nom. C'est aussi une réalité hyper française qui fait dire à certains étrangers que le VRAI début d'année en France, c'est le 1er septembre, par le 1er janvier!

samedi 4 août 2012

Dernière nouvelle...

Comme promis dans mon message du 1er août, je viens de lire une nouvelle de la dernière collection lancée par les éditions Didier:

'The Consultant', de Rupert Morgan (2011- 80 pages)


Niveau minimum requis: B2 (voire C1 à cause de l'humour très second degré)
(pour déterminer votre niveau de lecture, reportez-vous aux pages de juin 2009 de ce blog)


Rupert Morgan, l'auteur, est aussi le directeur de cette collection dont l'objectif affiché est de donner l'envie de lire de la littérature écrite en anglais à un public international:
http://www.paperplanes.fr/les-auteurs/rupert-morgan/

Comment vous dire?

Les -:
- c'est quand même un anglais un peu compliqué et il n'y a aucune aide.
- l'intrigue est un peu répétitive et le propos de l'auteur (la dénonciation du capitalisme) me paraît un peu trop simpliste.
- 7,50 euros la nouvelle, je trouve ça un peu cher...

Quitte à être vraiment négative, j'ai l'impression d'avoir lu un auteur qui se regarde écrire et nous assome avec un 'vous avez vu comme je suis drôle?' à chaque page. Il ne manque que les rires enregistrés des séries TV.

Mais en ces temps de narcissisme galopant, c'est probablement lui qui est in, et moi totalement out.


Les +:
- c'est vivant: beaucoup de dialogues assez amusants et une situation assez cocasse, surtout dans la première moitié.
- une version audio est téléchargeable en ligne, et elle est très bien faite (même si je ne vois pas en quoi cela peut vraiment aider à mieux lire).
- c'est MODERNE, il s'agit de 2012, et ça, c'est rare dans les collections de nouvelles.
- enfin, c'est court, et on a toujours un grand sentiment de satisfaction quand on est arrivé au bout d'un livre en langue étrangère. Donc, rien que pour ça, je vous le recommande.

jeudi 2 août 2012

Sea, books and sun ;-)

Vacances obligent, je me suis plongée dans trois romans parfaits pour la plage:

'The Stranger's Child' de Alan Hollinghurst 
(2011 - 564 pages)


Niveau minimum requis: B2 (voir C1 à cause de la longueur)
(pour déterminer votre niveau de lecture, reportez-vous aux pages de juin 2009 de ce blog)

Un pavé parfait pour les longues journées d'été. L'action s'étend sur tout le XXème siècle (de 1913 à aujourd'hui) et se situe globalement dans la région d'Oxford. 
Ce n'est pas une saga, ce n'est pas un roman historique... C'est plutôt une fresque bâtie en cinq parties avec des ellipses temporelles parfois très grandes (les deux guerres mondiales sont hors du récit). L'intrigue est centrée sur une poignée de personnages hors pair: des artistes, des intellectuels, des poètes auxquels on s'attache très vite.
Le roman s'attaque aux notions de transmission, d'héritage littéraire, de mémoire et décrit très bien l'évolution des moeurs, notamment au regard de l'homosexualité.
C'est à la fois très littéraire et très vivant, tous les personnages s'avèrent ambivalents à une époque ou à une autre, même ceux qui sont morts très tôt.


'The Sealed Letter' de Emma Donoghue 
(2011  -  474 pages)


Niveau minimum requis: B2
(pour déterminer votre niveau de lecture, reportez-vous aux pages de juin 2009 de ce blog)

Un autre roman long et bien écrit s'appuyant sur un scandale (passion, trahison, adultère, divorce, mis au ban de la société, etc.) qui a passionné l'Angleterre victorienne en 1864.
Le récit d'Emma Donoghue est assez facile à suivre: elle écrit au présent des chapitres courts contenant beaucoup de dialogues.
Rien de révolutionnaire, mais un bon moment de lecture quand même.


'Death Comes to Pemberley' de P.D. James 
(2011 - 330 pages)

Niveau minimum requis: B2
(pour déterminer votre niveau de lecture, reportez-vous aux pages de juin 2009 de ce blog)

P.D. James fait partie de ces vieilles dames anglaises (elle a 90 ans!) qui sont les reines du crime (j'en ai déjà parlé dans ce blog: voir mon message du 07 juillet 2010 'Lire un polar anglais magnifiquement... sordide!')

Bon, bien sûr il y a un meurtre, une enquête, des suspects...
Mais pour moi, l'intérêt de ce livre est vraiment ailleurs.

Ce roman est en fait une suite à l'immense 'Pride and Prejudice' de Jane Austen (voir mon message du 2 août 2009, 'Lire les classiques de la littérature anglaise', publié il y a 3 ans jour pour jour!).

On y retrouve l'extraordinaire Elizabeth (Lizzy!) Bennet mariée à l'insondable Darcy. Ils vivent à Pemberley depuis 6 ans, sont devenus parents, et c'est un véritable bonheur de les voir évoluer là où Jane Austen les avait laissés. Tout est cohérent avec le roman d'origine.

Personnellement, je ne voulais pas le lire trop vite pour ne pas être à nouveau séparée d'eux! Une vraie romantique, niveau quasi pathologique;-)

Vous pouvez apprécier ce roman même si vous n'avez jamais lu 'Pride and Prejudice'. Il vous donnera sûrement envie de le faire, ou de regarder une adaptation pour l'écran (voir le même message pour choisir la meilleure).

mercredi 1 août 2012

One more month! Parfait pour se (re)mettre à lire de l'anglais!

Nous sommes le 1er août aujourd'hui, ce qui veut dire pour les élèves de France et leurs professeurs qu'il reste un mois de vacances... Le rêve pour nombre d'autres nationalités qui commencent déjà à penser 'rentrée des classes'...

Un mois, c'est parfait pour se (re)mettre à lire de l'anglais!

Dans l'ordre croissant de difficulté, je vous recommande:
- des cahiers de vacances dédiés à l'anglais, pour tous les niveaux scolaires et pour des adultes. C'est toujours un peu la même chose, des quizzes sur de la grammaire, du lexique, etc... Ca ne prouve pas grand-chose sur votre niveau de compétence mais certains sont amusants (voir la collection proposée par Harraps, elle me semble la plus aboutie).

- des nouvelles bilingues viennent de sortir. Visiblement, les éditeurs misent beaucoup là-dessus. J'en ai déjà parlé longuement dans d'autres messages: vous lisez le texte intégral sur la page de gauche et vous avez sa traduction sur la page de droite. C'est une bonne idée MAIS (il y a 2 grands MAIS pour moi!) je en suis pas sûre que ce type de lecture accroisse votre autonomie de lecteur et surtout, les auteurs choisis par les éditeurs sont toujours les mêmes: Agatha Christie, Isaac Asimov, Somerset Maugham, Ray Bradbury ou évidemment Roald Dahl. Tout se passe comme si rien de très intéressant n'avait été écrit depuis 1980! L'argument économique doit peser très lourd dans le choix...

- d'autres maisons d'édition parient sur des auteurs contemporains, mais les nouvelles choisies restent quand même d'un niveau de difficulté assez élevé. Je viens d'acheter une nouvelle écrite par Rupert Morgan (80 pages), jeune auteur branché et excentrique, qui est le nouveau directeur d'une collection (Paper Planes - Didier) censée donner envie à un public francophone de lire de la littérature anglophone. Je vous donnerai mon avis très bientôt.
En attendant, allez voir l'auteur sur son site (il a un faux-air de Paul Auster, je trouve!)
 http://www.paperplanes.fr/les-auteurs/rupert-morgan/


dimanche 24 juin 2012

"A friend in need is a friend indeed.""

Si vous avez besoin d'un 'feel-good book' en ce début d'été, voilà le livre qu'il vous faut:

'The Help' de Kathryn Stockett (2009 - 451 pages)

Niveau minimum requis: B2
(pour déterminer votre niveau de lecture, reportez-vous aux pages de juin 2009 de ce blog)

La couverture de l'édition de poche que je viens de lire dit qu'il s'agit du pendant de 'Gone with the wind'. On est en effet dans le sud des Etats-Unis au début des années 60 et le roman se focalise sur les rapports compliqués entre les jeunes femmes de la bonne société (blanches, of course) et leurs bonnes (vous avez deviné leur couleur de peau).
Or c'est tout sauf un livre simpliste (pas uniquement de méchantes maîtresses de maison contre leurs malheureuses domestiques qu'elles traitent comme des esclaves).
On a au contraire une peinture très réaliste de cette partie de la société américaine qui ne s'est pas remise d'avoir perdu la Guerre de Sécession et qui pratique sans scrupule aucun la ségrégation raciale. On a beau être en plein Civil Rights Movement mené par le chrismatique Martin Luther King, on ne le voit qu'en arrière-plan car on se trouve plongé dans le quotidien de cette drôle de société.

'The Help' est d'ailleurs LE best-seller de 2011, récompensé par de nombreux prix de lecteurs.
Pourquoi?
- on s'attache aux personnages dès la deuxième page
- l'histoire est racontée au présent par trois narratrices différentes
- l'intrigue est très bien ficelée, une vraie tension est maintenue jusqu'à la dernière page
- il n'y a aucune longueur, les chapitres sont courts et on a du mal à poser le livre (it's unputdownable!)

La difficulté majeure c'est que l'auteur a choisi de reproduire la façon de parler des noires américaines, ce qui nécessite un déchiffrage supplémentaire pour un lecteur non anglophone. Par exemple, une des bonnes dit sans arrêt 'Law' pour 'Lord' et 'a' pour 'of' ou 'to'. C'est pour cela que j'indique le niveau B2.

L'autre petite réserve c'est que c'est une histoire de filles, les personnages masculins restent dans l'arrière-plan, comme des figurants. Ma fibre féministe n'y voit aucun inconvénient, mais il me semble légitime de prévenir les éventuels lecteurs qui risquent trouver l'intrigue trop ménagère de moins de cinquante ans!

jeudi 31 mai 2012

God save the Queen!

Voilà voilà, après-demain démarre au Royaume de Sa Très Gracieuse Majesté les célébrations du Diamond Jubilee.
60 ans que Queen Elizabeth II règne sur les Britanniques et les habitants des pays du Commonwealth.
A Londres tout est prêt:  des Union Jacks absolument partout,  les magasins de souvenirs avec tout ce qu'il y a de plus kitsch, les musées qui exposent photos et portraits* et le parvis de Buckingham Palace qui va se transformer en salle de concert de plein air!

C'est donc le moment de lire un petit quelque chose sur cette femme étonnante, même si vous n'êtes pas aussi fan que moi!

'The Queen and I' de Sue Townsend (1992-300 pages)

Niveau minimum requis: B1+
(pour déterminer votre niveau de lecture, reportez-vous aux pages de juin 2009 de ce blog)


C'est un roman très cocasse qui met en scène toute la famille royale privée de ses privilèges parce qu'un gouvernement républicain a été élu. Ils vont avoir droit à une HLM, la reine-mère aura même des repas à domicile, vu son grand âge. On s'amuse bien (au moins, le lecteur! - the Queen is NOT amused!) et c'est assez facile à lire, même si l'humour reste très très anglais.

Je viens de m'apercevoir que ce gentil pamphlet a été publié en 1992.. Annus Horribilis, selon les propos de la reine elle-même: cette année-là, tous ses enfants ont divorcé et Windsor Castle a brûlé!


Je peux aussi vous signaler un autre livre vraiment très drôle, mais hélas difficile à comprendre:

'The Uncommon Reader' de Alan Bennett (2007-121 pages)

Niveau minimum requis: C1
(pour déterminer votre niveau de lecture, reportez-vous aux pages de juin 2009 de ce blog)


Petit bijou écrit par l'un des plus fameux dramaturges anglais, il met en scène la reine qui se découvre par hasard une passion pour la lecture,  au point de ne plus être disponible pour toutes les tâches qui lui incombent (elle cache son livre du moment dans le carrosse pour y revenir asap (as soon as possible)!)


* cliquez sur ce lien:
60 years in 60 photos

dimanche 20 mai 2012

His Name is Boyd, William Boyd.

Peut-être l'avez-vous lu dans la presse: le prochain 'James Bond' sera écrit par William Boyd, ainsi en ont décidé les héritiers de Ian Fleming, créateur de l'espion 007 au service de Sa Majesté.

Quel choix éclairé! William Boyd, maintes fois cité et recommandé sur ce blog*, vient à nouveau de publier un très bon roman d'action, avec rebondissements imprévisibles et  personnages bien campés:

'Waiting for Sunrise' de William Boyd (2012 - 353 pages)

Niveau minimum requis: B2
(pour déterminer votre niveau de lecture, reportez-vous aux pages de juin 2009 de ce blog)


L'intrigue se déroule dans les années 1910, période que William Boyd affectionne particulièrement, en Autriche, en France et en Angleterre. Comme dans 'Ordinary Thunderstorms',  son personnage principal est un jeune homme avec lequel on sympathise très vite. Atteint d'un trouble sexuel peu ordinaire, il va chercher  remède auprès des premiers adeptes de Sigmund Freud, d'où son choix pour Vienne. On suit une narration alertement menée à la troisième personne, ponctuée par de courts chapitres censés reproduire le recueil des pensées intimes de ce jeune homme habilement prénommé Lysander**.  Très vite il va se passer beaucoup d'autres choses, plus ou moins mêlées à la Grande Guerre, ce qui confirme le talent de William Boyd à écrire un bon roman d'espionnage.
Divisé en quatre parties, le livre se lit très vite tant les chapitres sont courts. Je l'affiche au niveau B2 malgré tout car, en dépit d'une apparente simplicité, la prose de William Boyd est ciselée comme de la dentelle.
Divertissant, amusant, bien écrit. Quel talent!

*voir mon message 'Great Minds think alike' du 31 juillet 2011 et surtout 'Chasse à l'homme à Londres' du 24 juin 2010.
** 'Lysander' est un personnage de Shakespeare qui tombe sans cesse amoureux dans 'Le Songe d'une Nuit d'Été' et qui finit par aimer la 'bonne' personne grâce à l'application sur ses paupières d'un élixir d'amour par le bouffon du Roi des Fées... 

mardi 24 avril 2012

Dystopiamania...



Puisqu'il fait un temps vraiment démoralisant, je vous propose un tour du côté des dystopias les plus connues, histoire de se convaincre que 'it could be worse!'.
Il s'agit en général d'une fiction qui se passe dans un avenir assez lointain et qui décrit une société entièrement contrôlée pour - a priori - garantir le bonheur de tous ses membres...
Mais l'utopie s'avère souvent être plus proche d'un calvaire, d'où l'invention anglaise du mot 'dystopia', le contraire de 'utopia'.

Je vous recommande deux romans selon votre niveau de lecture, et votre âge:

First things first, la référence en la matière c'est l'inégalable '1984' de George Orwell, que tout le monde devrait lire - et en anglais!

'1984' de George Orwell (1949 - 330 pages)
Niveau minimum requis: B2
(pour déterminer votre niveau de lecture, reportez-vous aux pages de juin 2009 de ce blog)

On ne le présente plus, c'est la base de toutes les dystopies écrites par la suite. George Orwell a écrit ce roman juste après la Seconde Guerre Mondiale et a inversé les deux derniers chiffres pour imaginer ce que pourrait devenir notre société.
C'est lui qui a inventé 'Big Brother', le visage moustachu qui vous surveille de son écran où que vous soyez. Dans cette société, même vos pensées sont passées au crible par 'The Thought Police'. Se rebeller est un acte de folie. Le roman est cruel, et finalement très déprimant.
MAIS rien n'en remplace la lecture, surtout pour mettre en perspective ce parangon de  dictature où chacun est épié, chaque geste surveillé par 'Big Brother'  et notre société d'aujourd'hui, où tous nos mouvements peuvent être également 'tracked down', en particulier sur internet, ou grâce à nos smartphones, etc. 

Le deuxième, très inspiré du premier, est écrit par une Américaine connue pour son talent à écrire pour la jeunesse:

'The Giver' de Lois Lowry (1993 - 200 pages)
Niveau minimum requis: B1 (première partie) puis B1+ (deuxième partie)
(pour déterminer votre niveau de lecture, reportez-vous aux pages de juin 2009 de ce blog)


La première partie est idyllique: dans la communauté où vit Jonas, bientôt 12 ans, tout a été pensé pour éviter à ses membres la moindre souffrance. Tout est choisi pour eux: leur famille, leurs noms, leurs métiers et même leurs repas. Tous se déplacent en vélo et cette société ne connaît pas le manque, la pluie, la violence... 

La deuxième partie montre la face cachée de l'utopie... mais pas de 'spoilers', je n'en dis pas plus, vous devez lire la suite! 

À noter, ce roman est polémique:
On the one hand,  il est culte auprès de millions de jeunes lecteurs. Il est aussi étudié à l'école aux Etats-Unis comme une première sensibilisation à la dystopie, regorgeant de 'food for thought' selon beaucoup de professeurs. 
On the other hand, il est aussi très controversé, toujours aux Etats-Unis, et est même interdit dans certaines écoles parce qu'il touche à des sujets hyper sensibles comme l'avortement, l'euthanasie, etc.

Voir aussi mon message du 24/01/12 'Avoir 15 ans en 2010' et les commentaires suivant celui du 26/02/11 'Watch out: Good Book ahead!'.

lundi 16 avril 2012

'THE Victorian Gothic Thriller'

Vacances de Pâques + temps de novembre = un livre avalé en un jour!

Mais quel livre!

'The Woman in Black' de Susan Hill (1983 - 200 pages)
Niveau minimum requis: B2 (ou B1+ si vous avez vu le film avant)
(pour déterminer votre niveau de lecture, reportez-vous aux pages de juin 09 de ce blog)


C'est une histoire vraiment terrifiante dont l'adaptation pour la scène est à l'affiche depuis 23 ans sur la scène londonienne* (cliquez sur le titre de ce message pour en savoir plus).
Un film vient aussi de sortir avec Daniel Radcliffe dans le rôle principal.

Mais rien n'égale l'expérience de la lecture: parce que 'The Woman in Black' est écrit à la première personne, le roman ne laisse au lecteur aucun recul par rapport aux peurs du narrateur. L'osmose entre ce pauvre jeune homme et nous est immédiate et dure tout le long des 200 pages - que l'on peut (que l'on doit?) lire d'une traite (il suffit de ne pas répondre au téléphone, de ne pas consulter ses emails et d'avoir un paquet de ses biscuits préférés pas loin avec une tasse de thé!)...

Frissons garantis, malaise évident, idées morbides récurrentes... Le tout drapé dans une atmosphère victorienne** dans le nord de l'Angleterre où les éléments se déchaînent... Unputdownable!

* le record est détenu par 'The Mousetrap' d'Agatha Christie qui est joué à Londres depuis 1952!!!

** l'auteur, Susan Hill explique qu'elle ne pouvait pas inventer une histoire aussi intense à une autre époque que l'ère victorienne. Écoutez son interview sur la BBC, où son roman est identifié comme 'THE Victorian Gothic Novel' alors qu'il a été écrit il y a bientôt 30 ans...
http://www.bbc.co.uk/programmes/b019rgt3



dimanche 15 avril 2012

Hurray! Un roman victorien accessible!

Long time no write, sorry...

La cause de ce silence c'est que je me suis plongée dans un roman fleuve, et que je l'ai dégusté comme un délicieux gâteau qu'on ne veut pas engloutir trop tôt!

Il s'agit d'un long roman victorien qui, comme souvent à l'époque, a été publié petit à petit dans un magazine littéraire*:

'Wives and Daughters' de Elizabeth Gaskell (1864 - 580 pages)
Niveau minimum requis: B2
(pour déterminer votre niveau de lecture, reportez-vous aux pages de juin 09 de ce blog)

Ce roman se décline en 60 chapitres et fournit au lecteur une peinture extraordinaire de la vie de la gentry et des aristocrates de la campagne anglaise dans les années 1820. On est au début de la Révolution Industrielle, qui pointe son nez à travers le nouveau moyen de transport que constitue le train. On assiste aussi à la naissance de l'intérêt des jeunes gens éduqués pour les sciences, en particulier la biologie. D'ailleurs, Charles Darwin est de la famille de l'auteure...

Ce qui est le plus étonnant c'est le charme qu'opère ce roman, alors qu'il ne se passe pas grand chose en termes d'intrigue, de rebondissements. L'intérêt réside surtout dans l'étude des personnages et de leurs relations, en particulier dans la sphère familiale (d'où le titre!). Tout sonne très juste, et, comme dans toute bonne comédie de moeurs, on s'imagine sans peine la vie de ce village du nord de l'Angleterre dans ce début du XIXème siècle où tout est en mutation.

Ne soyez pas effrayés par la longueur du roman. C'est plutôt facile à comprendre, et en dépit de sujets sérieux et un peu surannés pour nous lecteurs du XXIème siècle, la plume d'Elizabeth Gaskell s'avère légère, en particulier dans les dialogues nombreux et réjouissants.

Surprise de taille pour moi aujourd'hui en lisant les dernières pages: le roman est inachevé. Elizabeth Gaskell est morte avant d'en écrire la fin.
Curieusement, ce n'est pas un problème (I mean, pour le lecteur, pas pour elle, bless her...).

* The Cornhill Magazine, revue d'une longévité remarquable: 1860-1975!

lundi 26 mars 2012

California Dreaming...

Ca vous dit un livre (un peu désespérant) sur la jeunesse californienne?

'Palo Alto' de James Franco (2010 - 212 pages)
Niveau minimum requis: B1+ mais ne convient pas à un lecteur trop jeune.
(pour déterminer votre niveau de lecture, reportez-vous aux pages de juin 09 de ce blog)

Mais oui! C'est bien lui, le beau (et bankable) James Franco (l'image de Gucci et ami de Spiderman!). Ce jeune homme est en fait un artiste accompli: acteur, peintre et écrivain.

Son recueil de nouvelles met en scène des jeunes californiens d'aujourd'hui aux prises avec un quotidien soit assez banal (lycée, famille, histoires de coeur) soit plutôt violent ou décadent (homicides, expériences sans limite, etc.).

C'est bien écrit, vivant et assez cynique. Certaines nouvelles peuvent enchanter le lecteur ou le laisser très mal à l'aise.

James Franco est né à Palo Alto, j'espère que sa description de ce 'teenage wasteland', comme chantent 'The Who', ne correspond pas à la réalité. Dans le cas contraire, les adultes de la Silicon Valley peuvent s'inquiéter d'élever leurs enfants là-bas...

dimanche 26 février 2012

A Nation of Animal Lovers

Notre relation à l'animal sauvage ou domestique en dit long sur notre culture.
Le monde anglophone est souvent beaucoup plus respectueux de la vie et du bien-être animal que nous pouvons l'être en France. C'est en Angleterre qu'a émergé Body Shop, tout premier créateur de cosmétiques à refuser les tests sur animaux; c'est aussi en Angleterre que l'on trouve dans TOUS les restaurants un menu végétarien... Ici, notamment dans le Sud-Ouest, j'ai souvent entendu: 'Bon, d'accord, vous êtes végétarienne, mais vous mangez du foie gras, hein?'...

Cette petite introduction pour vous recommander le livre écrit par un auteur anglais, très sensible aux liens qui peuvent unir un être humain et un animal. Ce roman vient d'être porté à l'écran par Steven Spielberg:

'War Horse' de Michael Morpurgo (1982 - 165 pages)
Niveau minimum requis: B2
(pour déterminer votre niveau de lecture, reportez-vous aux pages de juin 09 de ce blog)
Convient très bien à un jeune (bon) lecteur, M.Morpurgo ayant été 'Children's Laureate' de 2003 à 2005. Cliquez sur le titre de ce message pour en savoir plus.

Comme le titre l'indique, il s'agit de l'histoire d'un cheval pendant la première guerre mondiale, mais vous devez savoir déjà tout ça grâce au battage médiatique autour du film de Spielberg sorti mercredi dernier.

Ce qui fait de sa lecture un moment à part c'est que c'est écrit à la première personne, et que c'est le cheval lui-même qui raconte son épopée. Pari gagné pour l'auteur (le succès du livre ne s'est jamais démenti et la sortie du film va lui fournir d'autres lecteurs), l'histoire est très belle, la narration est crédible et l'intrigue puissante.

Attention, cependant: même si le livre est court, la langue n'est pas évidente. Joey, le cheval raconte ce qu'il voit, nous fait partager ses sentiments et rapporte les paroles qu'il entend. Il y a beaucoup de lexique peu courant et tout le récit est au passé.
Mais pour tous ceux qui comme moi ont toujours su communiquer avec les animaux, vous écouterez la voix de cet être sensible et courageux sans difficulté.
Pour tous ceux qui considèrent les animaux comme des 'bêtes', ... je n'en sais rien!

En tout cas, ce n'est ni niais, ni édulcoré. J'espère que le film de Spielberg est à la hauteur!