mercredi 9 août 2017

BBF! Best Book Forever!

Je viens de dévorer un super roman:

"The Usual Rules"de Joyce Maynard (2003 - 382 pages)

Niveau minimum requis: B2 (à cause de sa longueur)
(pour déterminer votre niveau de lecture, reportez-vous aux pages de juin 09 de ce blog)


C'est l'histoire d'une adolescente qui perd sa mère dans les attentats du 11 septembre 2001. Même si le sujet semble hélas désormais classique, ce roman-là est captivant pour autre chose: cette jeune fille, c'est vous, c'est moi. Elle est confrontée à une peine incommensurable mais aussi aux défis de la vie d'après, dans une famille recomposée et avec les questions que l'on se pose à 13 ans.  On la suit entre la Côte Est et la Côte Ouest des Etats-Unis et on plonge avec elle dans l'Amérique post-9/11.

Les personnages sont tous incroyablement attachants, car complexes mais assez résilients. Les dialogues sont vivants, on ne s'ennuie pas une minute, et - c'est un bon signe - on regrette de les quitter lorsqu'on tourne la dernière page.

Qu'on soit adolescent, parent, adulte sans enfant, ce livre sonne juste et résonnera dans votre mémoire pour longtemps.

Son auteure, Joyce Maynard, est aussi connue pour avoir tout abandonné à l'âge de 19 ans pour vivre avec son écrivain préféré, J.D. Salinger, âgé de 50 ans à l'époque, et auteur du mythique "Catcher in the Rye". Mais j'en dirais plus dans un autre article... bientôt.

jeudi 3 août 2017

Lecture d'été #4

Voici un livre assez facile à lire mais dont l'intrigue et la publication sont troublantes:

"Go Set a Watchman" de Harper LEE (2015 - 278 pages)
Niveau minimum requis: B1+/B2
(pour déterminer votre niveau de lecture, reportez-vous aux pages de juin 09 de ce blog)

L'auteure est un monument de la littérature américaine: celui qu'on pensait être son unique roman "To Kill a Mockingbird" a été le livre le plus étudié dans les classes de US high schools. Pourtant auréolée de prix, Harper Lee se retirera du monde et continuera à vivre dans le sud des Etats-Unis jusqu'à sa mort... en 2016. Soit quelques mois après la publication de ce 'deuxième' roman.

Car la publication de ce roman fait débat: écrit dans les années cinquante, il n'a été publié qu'en 2015 par l'avocate de l'écrivaine, quelques mois avant sa mort, à la stupéfaction générale.

L'intrigue a provoqué un séisme: les personnages principaux ont vingt ans de plus que dans "To Kill a Mockingbird" mais ce second roman n'en est pas la suite. Au contraire, de plus en plus d'experts disent qu'il s'agit de la première version du chef d'œuvre. Or ce qui atterre bien des lecteurs - idem pour moi - c'est que le personnage du père, Atticus Finch, s'avère bien moins héroïque qu'il n'apparaît dans l'autre roman (voir mon message sur ce livre fondateur) et que sa fille, jeune adulte qui a quitté son Alabama natale pour New York, ne reconnaît plus le père droit, juste, déterminé à faire de son métier d'avocat un moyen de redresser ça et là les injustices faites à la population noire.

Pour qui a adoré le 'premier' roman (publié dans les années 1960), ce 'second' roman s'avère déroutant et même peut-être décevant. Harper Lee l'avait-elle senti pour ne pas décider de le publier en son heure?



mercredi 2 août 2017

Lecture d'été #3

Attention, gros coup de coeur de l'été:

"A House Full of Daughters" de Juliet Nicolson (2015 - 318 pages)

Niveau minimum requis: B2
(pour déterminer votre niveau de lecture, reportez-vous aux pages de juin 2009 de ce blog)


C'est comme si vous aviez décidé de raconter l'histoire de votre famille en choisissant une femme exceptionnelle sur sept générations (ce qui va peut-être donner des idées à ceux et celles qui aiment écrire!). 
Juliet Nicolson est la petite fille de Vita Sackville-West, écrivaine extraordinaire au sens propre du terme et personnage avant-gardiste s'il en est (voir son roman The Edwardians) et l'arrière-arrière petite fille de Pepita, danseuse de flamenco espagnole, partie de rien mais qui a connu le succès sur les grandes scènes de danse en Europe avant de faire chavirer le coeur de Lord Sackville, diplomate anglais qui reconnaîtra les enfants qu'ils auront ensemble. 
On parcourt deux siècles et demi en compagnie de ces femmes incroyables, des hommes (et des femmes) qu'elles ont aimé(e)s et des demeures où elles ont habité (Arcachon et sa ville d'hiver, le Sud-Est de l'Angleterre en passant par Washington DC).

C'est assez facile à lire et terriblement émouvant.

samedi 15 juillet 2017

Lecture d'été #2

Une autre histoire de couple, très récompensée et vite devenue un best-seller:

"Fates and Furies" de Lauren GROFF ( 2015 - 390 pages)
Niveau minimum requis: C1
(pour déterminer votre niveau de lecture, reportez-vous aux pages de juin 2009 de ce blog)

C'est la même histoire racontée par les deux protagonistes: un homme à la beauté et aux talents prodigieux que l'on suit toute sa vie et son épouse, son alter-ego, sa muse, entre autres.

Sentiment mitigé à la fin de cette lecture (pourtant faite sur la plage!):

- j'ai aimé le personnage masculin, ses fêlures, sa joie de vivre, sa créativité et toute la bande de potes qui gravitent autour de lui.
- j'ai eu beaucoup plus de mal avec les personnages féminins qui concentrent beaucoup de cruauté, de mensonge, de rancoeurs. 

Je crois surtout que je suis une lectrice trop européenne pour ce type d'écriture: Lauren Groff fait partie de ces écrivains qui ont appris leur métier à l'université. "Elle fait le job", maniant les processus d'écriture comme une bonne élève qui applique les bonnes règles qui vont lui garantir le succès. Personnellement, je sens trop l'algorithme derrière l'intrigue et sa mise en mots. 

En même temps, je reste une totale fan de Jane Austen, on ne se refait pas!

lundi 3 juillet 2017

Lecture d'été #1

Ceux qui, comme moi, aiment beaucoup lire attendent l'été avec gourmandise, c'est l'époque des gros romans dans lesquels ils peuvent se plonger tout un après-midi.

Aussi j'attendais avec impatience de découvrir le dernier Jay McInerney, un des très grands écrivains américains de ce début de siècle. J'ai adoré ses bouquins précédents, peut-être aussi parce qu'avant d'être Américain, Jay McInerney est New-Yorkais.

"Bright, Precious Days' de Jay McInerney (2016 - 397 pages)

Niveau minimum requis: B2+/C1
(pour déterminer votre niveau de lecture, reportez-vous aux pages de juin 2009 de ce blog)


J'ai commencé l'été parce livre; j'avais vraiment hâte de retrouver Corinne et Russell Calloway, le couple qui apparaît depuis plusieurs décennies dans les romans de Jay McInerney (et aussi chez son ex-ami Brett Easton Ellis, qui a emprunté Corinne dans un des ses livres - j'adore l'idée!). On les retrouve autour de la cinquantaine à la veille de la crise de 2008.

C'est comment?

Les plus: Jay McInerney écrit bien (mais il faut le niveau B2+/C1 quand même), on est plongé dans la folie dépensière pré-crise, ce qui donne chair à ce que l'on sait des capitaux toxiques et des banques qui s'emballent. Le New York de cette époque est vraiment fascinant.

Les moins: j'ai trouvé que tout tournait vraiment trop autour des problèmes de couple. Ca se trompe dans tous les coins, ça se ment, etc. Bref, si vous êtes encore persuadé(e) que love is all, vous allez déchanter et prendre une sacrée leçon de cynisme. For your information, Jay McInerney en est à son quatrième mariage...

Bref, je recommande parce que l'auteur a fait ses preuves, mais avis aux amateurs d'histoires d'amour: c'est vrai qu'elles finissent mal, en général!

dimanche 19 mars 2017

Trevor Noah: l'autre prodige sud-africain!

Si vous êtes un(e) habitué(e) de mon blog, vous devez savoir l'admiration totale que je voue à Nelson Mandela.
J'a eu la chance de me rendre voyage en Afrique du Sud récemment, et j'y ai découvert un autre prodige de ce pays fascinant: un jeune homme nommé Trevor Noah. 

Vous le connaissez sûrement, c'est un humoriste très connu aux Etats-Unis (voir son Daily Show - ses spectacles sont aussi diffusés sur Netflix). Il a même fait la couverture de Time en début de mois!
Mais en fait beaucoup de ses fans ne savent pas qu'il est sud-africain. Il est métis, né pendant l'apartheid d'une mère Xhosa (tribu de Nelson Mandela) et d'un père suisse-allemand, le type de liaison absolument illégale et donc criminelle.

Il a écrit un livre GENIAL que je vous recommande chaleureusement:

'Born a Crime and other stories', Trevor Noah (2016 - 339 pages)

Niveau minimum requis: B1(+) 
(pour déterminer votre niveau de lecture, reportez-vous aux pages de juin 2009 de ce blog)

C'est en fait son autobiographie: il y raconte sa drôle d'enfance à Soweto, le township noir de Johannesburg, où il était considéré comme 'blanc'. Puis ses déboires dans les différentes écoles et les quartiers de Johannesburg où il était toujours trop blanc pour les Noirs, trop noir pour les Blancs. Il dresse un portrait croustillant de sa mère, femme noire courageuse qui n'a jamais eu peur de rien ni de personne.
C'est tour à tour absolument hilarant et vraiment bouleversant. 

C'est aussi un témoignage de ce que grandir dans les dernières années de l'apartheid voulait dire pour un jeune sud-africain n'appartenant à aucune communauté.

Jetez-vous sur ce livre et sur les vidéos de cet incroyable personnage. Il est super facile à comprendre, il écrit un anglais facile à lire et le parle de façon très claire (avec un accent britannique ).

J'adore!