Une pionnière à découvrir

Elle est brillante, méritante, rayonnant d'intelligence sur toutes les photos: Kamala Harris est une femme extraordinaire au sens premier du terme.

Restée dans l'ombre de Joe Biden en tant que 49ème vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris vaut vraiment la peine qu'on découvre son parcours, parfaite illustration du 'American Dream' et sa personnalité, un role model comme on n'en fait plus.

"The Truths We Hold, an American Journey", de Kamala Harris (2019) (266 pages)

Dans cette autobiographie très humble, on découvre le parcours incroyable de cette femme dont les parents étaient des activistes dans le mouvement des droits civiques au début des années 1960. Son père était jamaïcain, sa mère d'origine indienne. Ils ont tous les deux fait des études brillantes. 

Dans un pays où tout formulaire vous demande de cocher une case (êtes-vous Caucasian? Asian? African-American?), la mère de Kamala a décidé, après son divorce, d'élever ses filles comme si elles étaient African-American. Ce qui a valu à Kamala des reproches de la communauté Asian-American... impossible de contenter tout le monde! 

Femme de droit, pionnière puisque première femme (et première femme de couleur!) à être élue procureure générale de Californie puis vice-présidente des États-Unis,  Kamala Harris commente "The Truths We Hold" "For the People", des mots qui résonnent avec la Constitution américaine et la Déclaration d'indépendance. 

C'est comment en VO?

    L'édition ci-contre est parfaite pour tous ceux qui ont     un niveau B1, car elle a été réécrite pour des jeunes     ("Young Readers Edition"). 

NB: A l'heure où j'écris ces lignes, rien n'est joué pour l'élection américaine de novembre 2024. Si jamais Joe Biden est réélu, Kamala Harris sera à nouveau vice-présidente, et peut-être la première femme (et femme de couleur) à présider les États-Unis si Joe Biden (82 ans) lui cède la place au cours de son mandat! Car elle, elle aura 80 ans dans ... 20 ans!

Le roman de l'été 2023!

Quand arrivent les vacances,  les bookworms le savent: bien sûr, il va falloir prévoir tongs, crème solaire, billets de train pas chers, nouvelles recettes à tester avec famille et amis... mais surtout, il faudra de très bons livres car ceux sont eux qui vont véritablement nous accompagner tout au long de l'été. 

Aussi, dès la fin juin, j'ai pensé qu'il me fallait impérativement un bouquin de Marian Keyes, cette écrivaine irlandaise prolifique au ton enjoué, même dans les moments tragiques que ses personnages traversent. Elle est connue et reconnue pour son talent narratif, son humour, sa fantaisie. Ça se voit presque sur cette photo, non? Il se trouve qu'elle-même a connu les affres de l'addiction et de la dépression (alcool) et qu'elle s'en est remise.

J'ai choisi ce roman ci-dessous - et je regrette seulement d'en avoir fini la lecture!

"Again, Rachel", Marian Keyes (2022 - 576 pages!)

Vous allez suivre Rachel, quadra revenue d'entre les junkies carburant aux médocs ("Rachel's Holidays"), désormais clean, mais le cœur brisé par une histoire d'amour mal terminée et un autre événement traumatique (no spoiler!). 

C'est elle qui nous raconte son histoire, nous entraînant dans les hauts et les bas de sa vie professionnelle (plutôt réussie), familiale (ses 4 sœurs et leur mère sont hilarantes!) et amoureuse (no comment - again, no spoiler).

C'est comment en VO?

Le plus difficile, c'est la longueur qui peut effrayer un lecteur / une lectrice B1+. Pour le reste, la langue est fluide, les dialogues fusent - on se croirait dans une série américaine - et c'est ce qui fait de ce livre le roman parfait pour cet été. Moi, j'ai a-do-ré! Unputdownable!

Faites-vous peur dans le Deep South

Encore un beau cadeau que ces quasi 800 pages de lecture un peu hypnotique... Merci à la mère Noël qui a très justement pensé que j'allais beaucoup aimé ce roman:

Blackwater de Michael McDowell (1983, 788 pages)

Si cet été s'annonce caniculaire, voici un livre parfait pour garder la tête froide, tant il y a d'eau dans cette histoire! Ça commence par une inondation, et les rivières Blackwater et Perdido ne vous quittent jamais des yeux...  Et quels yeux... Mais: no spoiler!

Ce que j'ai aimé: c'est une saga, avec des personnages très intéressants, un décor style Autant en emporte le vent et des dialogues très bien écrits. Les générations de la famille Caskey (note: casket veut dire cercueil en anglais...) se suivent et se ressemblent dans un Deep South (nous sommes en Alabama) loin, très loin de la rumeur du monde. 

Ce qui déstabilise: je n'ai pas compris tout de suite qu'il s'agissait de fantasy, tant le récit porte sur l'ascension de cette famille et sa vie au quotidien dans une toute petite ville. Mais quand les éléments se déchaînent, on passe très vite au genre gothique, voire horreur.

C'est comment en VO?

Niveau B1+ / B2

Bien sûr, vous pouvez être découragé par les 800 pages. Mais l'anglais est assez facile, les nombreux dialogues allègent la partie narrative. Et puis vous le lirez peut-être en plusieurs tomes.

"Petit" niveau en anglais? Goûtez à la prose de Douglas Kennedy... en édition bilingue!

Une bonne façon de se (re)mettre à lire de l'anglais quand on a juste les bases - et qu'on aime lire - c'est de passer par une édition bilingue. Ce recueil de trois nouvelles écrites par Douglas Kennedy est aussi un bon moyen de goûter à la prose de ce romancier dont je dévore les livres dès leur parution. Il est d'ailleurs recommandé maintes fois dans ce blog😍.

Sonata d'été, Up Late, The Christmas Ring, Douglas Kennedy  (94 pages - 2007-2014)

Ces trois nouvelles mettent en scène ce qui constitue le cœur de la fiction de Douglas Kennedy: mariage qui part à vau-l'eau + écrivain raté accro aux médocs + prof d'université qui n'a jamais aimé enseigner*, le tout entre le Maine (l'état dont il est originaire) et New York ou Paris (les villes où il aime se retrouver). 

C'est toujours désabusé, souvent cruel et parfois violent. Mais à chaque fois, impossible de lâcher l'histoire: a real page turner!

 C'est comment en VO?

Niveau A2+ / B1-: l'écriture de Douglas Kennedy n'est pas très facile, MAIS l'édition bilingue (le texte intégral à gauche, sa traduction à droite, des notes de la traductrice en bas) vous aidera à profiter de l'intrigue sans devoir chercher des traductions tout le temps. 

 

* Sur cette photo (prise à l'université de Bordeaux Montaigne en novembre 2022) Douglas Kennedy me fait penser à ses héros: bien que fatigués, insomniaques ils sont aussi incroyablement vivants😎.