"Petit" niveau en anglais? Goûtez à la prose de Douglas Kennedy... en édition bilingue!

Une bonne façon de se (re)mettre à lire de l'anglais quand on a juste les bases - et qu'on aime lire - c'est de passer par une édition bilingue. Ce recueil de trois nouvelles écrites par Douglas Kennedy est aussi un bon moyen de goûter à la prose de ce romancier dont je dévore les livres dès leur parution. Il est d'ailleurs recommandé maintes fois dans ce blog😍.

Sonata d'été, Up Late, The Christmas Ring, Douglas Kennedy  (94 pages - 2007-2014)

Ces trois nouvelles mettent en scène ce qui constitue le cœur de la fiction de Douglas Kennedy: mariage qui part à vau-l'eau + écrivain raté accro aux médocs + prof d'université qui n'a jamais aimé enseigner*, le tout entre le Maine (l'état dont il est originaire) et New York ou Paris (les villes où il aime se retrouver). 

C'est toujours désabusé, souvent cruel et parfois violent. Mais à chaque fois, impossible de lâcher l'histoire: a real page turner!

 C'est comment en VO?

Niveau A2+ / B1-: l'écriture de Douglas Kennedy n'est pas très facile, MAIS l'édition bilingue (le texte intégral à gauche, sa traduction à droite, des notes de la traductrice en bas) vous aidera à profiter de l'intrigue sans devoir chercher des traductions tout le temps. 

 

* Sur cette photo (prise à l'université de Bordeaux Montaigne en novembre 2022) Douglas Kennedy me fait penser à ses héros: bien que fatigués, insomniaques ils sont aussi incroyablement vivants😎.

Attachez vos ceintures!!!

Voici un livre coup de poing, qui se finit bien mais - OMG -  toute l'histoire est absolument effroyable! Recommandé à juste titre (et offert) par une amie (Many thanks, indeed, MH!), je n'ai plus qu'une envie: le faire découvrir à un maximum de personnes!

Educated, Tara Westover (334 pages - 2018)

Le pire est que ce n'est pas du tout de la fiction... 

    Il s'agit des mémoires d'une jeune fille mormone avant d'être américaine, qui grandit au milieu de nulle part (à quelques miles d'un bled paumé en Idaho) et reste longtemps totalement isolée au sein d'une famille hyper croyante et ultra-conservatrice (des survivalists mormons): pas d'école, pas de lycée, pas de médecin, surtout pas l'hôpital... même quand un objet tranchant lui traverse la cuisse et qu'elle a besoin de points de suture.

    Elle nous raconte par le menu son lent éveil à nommer ce qui relève (pour moi) de la maltraitance: un père paranoïaque tout puissant, un frère violent, voire sadique, une mère aimante mais totalement sous emprise...

    Après qu'un grand frère s'est enfui, elle s'accroche sans y croire à des examens, des études supérieures... qu'elle réussit brillamment - elle sera admise à Harvard et Cambridge! - tout en sombrant régulièrement dans les affres de la dépression. On assiste pourtant à sa (re)naissance, au sacre d'une survivante.

Ce qui est frappant, c'est qu'elle ne juge jamais sa famille. D'où puise-t-elle la force d'une telle abnégation?

Si c'était de la fiction, personne ne croirait à cette histoire. J'ai moi-même cherché sur internet des preuves de l'existence de Tara. Elle existe, et elle est magnifique: regardez la chez Ellen DeGeneres.

Comment c'est en VO?

Niveau B1+: les chapitres sont courts, on est dans une chronologie facile à suivre, la langue est assez simple. Vous chercherez parfois des mots dans le dictionnaire, notamment pour comprendre ce qui lui arrive exactement (c'est quoi cet objet tranchant qui lui a traversé la cuisse😧?).

 

Célébrons le printemps avec David Hockney

Voilà un beau livre vivant, amusant et hyper instructif:

Spring Cannot Be Cancelled, Martin Gayford  (269 pages - 2021)

Il s'agit de conversations entre l'extraordinaire peintre anglais David Hockney et un de ses amis, critique d'art et auteur du livre. 

Juste avant la pandémie, David Hockney a acheté une  ferme en Normandie car il voulait assister à l'arrivée du printemps dans une campagne débordant de pommiers, poiriers et cerisiers en fleur.

 Ce jeune homme de plus de 80 ans s'amuse comme un gamin devant la beauté de la nature qui s'offre à ses yeux ébahis par tant de couleurs, de textures, de sensations. On est au plus près de l'acte créatif: David Hockney observe l'effet des gouttes de pluie sur son étang pendant de longues minutes, et hop! il file dans son atelier pour rendre compte de ce qu'il a perçu soit en peignant sur de très grands tableaux soit en dessinant... sur son Ipad!

L'exposition qui a suivi (hiver 2021-2022 à Paris, entre autres) a ravi les visiteurs en mal d'extérieur après le confinement. C'était tout simplement magnifique.

Une autre exposition intitulée A Bigger Picture avait eu lieu au Guggenheim de Bilbao sur le même thème. C'était mind-blowing.

C'est comment en VO?

Niveau B1+: assez facile, surtout si on s'intéresse à la peinture. Les échanges entre David Hockney et son ami sont vivants et leurs propos sont illustrés par les tableaux dont il est question, ce qui aide bien à comprendre comment les peintres s'inspirent les uns les autres depuis la nuit des temps.