mercredi 27 mars 2013

La Californie, ses Japonais et Pearl Harbor...

Voici un court livre couronné d'un beau succès, et recommandé par Sa Majesté Paul Auster, THE grand écrivain américain:

'The Buddha in the Attic' de Julie Otsuka (2011 - 129 pages)

Niveau minimum requis: B2 
(pour déterminer votre niveau de lecture, reportez-vous aux pages de juin 2009 de ce blog)
Ne convient pas à de jeunes lecteurs.

Pas si facile à lire, mais accessible quand même, et un vrai pari littéraire: pas une seule fois 'I' mais à la place 'we' et 'us'.
C'est en fait l'histoire vraie d'une génération de très jeunes femmes japonaises envoyées en Californie au début du XXème siècle retrouver des maris qu'elles n'ont jamais rencontrés mais dont les lettres (écrites par d'autres) et les photos (truquées ou très anciennes) leur ont promis de vivre the American Dream.
Le rêve s'avérera proche du cauchemar. Elles iront de déception en déception pour aboutir dans les camps d'internement des personnes d'origine japonaise après l'attaque de Pearl Harbor en décembre 1941.

C'est leur quotidien collectif que Julie Otsuka raconte à la première personne du pluriel.
Très émouvant, parfois cru et cruel, le récit est mené par courts paragraphes comme autant de témoignages délibérément concis. En les lisant, on devine la voix très effacée de ces jeunes femmes qui subissent les ardeurs de maris souvent insensibles et égocentriques, mettent au monde des enfants dans des souffrances indicibles, travaillent dans les champs comme des condamnées aux travaux forcés et subissent la paranoïa anti-japonaise post Pearl Harbor...

Bref, un livre un peu hors norme, confirmant, s'il en était besoin, que Paul Auster a très bon goût!

Vous pouvez podcaster l'émission 'La Grande Table' (sur France Culture) où il est interviewé en français; c'est là que j'ai pioché l'idée de ce livre (ça dure 30 mn et ça vaut la peine):

Sur le même sujet, voyez mon message du 26 juillet 2011, intitulé: 'War? What is it good for?'

dimanche 10 mars 2013

L'amour, le vrai...

Avez-vous déjà entendu parler d'Harold Pinter? C'est un des plus grands dramaturges anglais, mort il y a un peu plus de quatre ans. Si vous avez fait des études d'anglais, vous avez peut-être planché sur une de ses pièces de théâtre. Il est aussi connu que Samuel Beckett (il a reçu le Prix Nobel de Littérature en 2005).

Le livre que je vous recommande aujourd'hui a été écrit par son épouse, Antonia Fraser:

'Must You Go?' d'Antonia Fraser (2010-392 pages)

Niveau minimum requis: B2 
(pour déterminer votre niveau de lecture, reportez-vous aux pages de juin 2009 de ce blog)


Harold Pinter et Antonia Fraser se sont rencontrés alors qu'ils étaient tous les deux déjà mariés et parents. Ce fut un vrai coup de foudre. Vous comprendrez en lisant le livre d'Antonia à quel point son titre est à propos. No spoiler!
Ils ne se sont plus jamais quittés et ont mené leur vie d'artistes en parfaite symbiose: Harold Pinter, politiquement très engagé, a toujours soutenu de façon très militante la cause d'opprimés partout sur la planète et Antonia est une historienne et biographe reconnue. Sa biographie de Marie-Antoinette a servi de guide à Sofia Coppola, c'est vous dire.

'Must You Go?' rassemble les souvenirs d'Antonia Fraser et s'appuie sur le journal intime qu'elle a écrit tout au long de ces trois décennies aux côtés d'Harold Pinter. Leur vie de couple a été tout simplement extraordinaire.

Je recommande vivement la lecture de ce magnifique témoignage à tous ceux qui souhaitent découvrir:
- ce que vivre avec un grand écrivain veut dire au quotidien
- ce dont les artistes engagés sont capables
- comment un couple d'intellectuels se nourrit l'un de l'autre et parcourt la planète rencontrer des gens au moins aussi passionnants qu'eux
- dans quelle mesure l'amour, le vrai, vous garde solide et joyeux jusqu'au dernier souffle.

Le livre nous livre aussi une riche chronique de l'Angleterre des années 1970 à aujourd'hui.

C'est émouvant, fascinant et parfois très drôle.

J'ai mis 'B2' parce que, même si les entrées du journal sont courtes (une douzaine de lignes en moyenne), Antonia Fraser est une vraie littéraire: son anglais est concis, elle utilise souvent le second degré et cite une kyrielle de noms de gens illustres qui vous seront immanquablement parfois inconnus!

Mais j'ai trouvé ce livre captivant.
Il ne me reste plus qu'à lire une pièce de théâtre de ce cher Harold qui me semble si familier à présent...


Pour plus de détails sur Harold Pinter:
et un podcast de mon émission littéraire préférée:

jeudi 7 mars 2013

Court et facile, ça vous tente?

Voici un court roman épistolaire délicieux comme un cupcake!

Je le vois depuis des années recommandé dans des publications officielles de l'Education Nationale, mais je ne l'ai lu que récemment (il faut deux jours de vacances!). Eh bien,  j'ai a-d-oré:

'Daddy-Long-Legs' de Jean* Webster (1912!!! - 138 pages)

Niveau minimum requis: B1+ 
(pour déterminer votre niveau de lecture, reportez-vous aux pages de juin 2009 de ce blog)


Ce roman américain a 101 ans et c'est à peine croyable. Sa narratrice a 17 ans (enfin, 118 ans;-) et elle pourrait être née en 1996 et en classe de 1ère cette année tant elle est l'incarnation du 'Happiness Advantage' que je vous ai chaudement recommandé en décembre dernier.

Vive, amusante, espiègle, exubérante, elle démarre pourtant sa vie de jeune adulte avec un handicap certain: orpheline, elle n'a jamais vraiment quitté l'institution où elle a grandi.

MAIS nous ne sommes pas du tout chez Dickens; nous sommes en Amérique et cette jeune héroïne est une sorte de condensé de l'optimisme de l'époque.

Vous avez besoin d'un petit remontant? N'hésitez pas une minute, offrez-vous ce feel-good read, qui est en plus FACILE à lire.

Comme quoi l'Education Nationale connaît son boulot ;-)

* ce n'est pas très important mais attention aux prénoms: en anglais, 'Jean' est féminin, 'Leslie', 'Laurie' et 'Cecil' sont masculins...

mercredi 6 mars 2013

Darcy, Lizzy et Bridget Jones...

Pour tous les vrais fans de Jane Austen, ou ceux d'Helen Fielding et son inénarrable Bridget Jones, voici un podcast à écouter.
Il dure 28 minutes, célèbre les 200 ans de Pride and Prejudice et est plutôt facile à comprendre. Vous entendrez une actrice lire des extraits du roman, des spécialistes parler de Jane Austen ainsi qu'Helen Fielding qui avoue à quel point elle est redevable à Jane Austen pour sa Bridget Jones

Allez, on se fait une bonne tasse de thé, on met son smartphone en veille à l'autre bout de la maison, on clique sur le lien suivant et on se régale:

http://www.bbc.co.uk/programmes/b01pt99b

Voir aussi mon message du 02 août 2009 'Lire les classiques de la littérature anglaise'