samedi 13 décembre 2014

Chef d'œuvre, facile à lire

Etes-vous prêts pour une expérience de lecture hors normes? C'est ce qui va vous arriver si vous lisez cet extraordinaire roman:

'Three Day Road' de Joseph Boyden (2005 - 354 pages)


Niveau minimum requis: B1+
(pour déterminer votre niveau de lecture, reportez-vous aux pages de juin 2009 de ce blog)

C'est l'histoire de deux jeunes Indiens du Canada qui vont quitter leurs forêts pour aller se battre dans les tranchées de la Grande Guerre. 

Il faut dire tout de suite que Joseph Boyden est lui-même canadien d'origine indienne (son père était blanc, d'origine écossaise, et sa mère indienne, de la tribu des Ojibwe). Il est jeune, il est beau (magnifiquement tatoué!) et il est très très doué.
Mes élèves et moi avons eu la chance de le rencontrer lors du Festival Lettres du Monde et quinze jours après nous sommes encore tous sous le charme, au sens anglais du terme: Joseph Boyden est un être envoutant, un chaman écrivain. Jugez plutôt:



Pourquoi je vous recommande ce roman en particulier:
- il est facile à lire. Les deux narrateurs principaux étant Indiens, leur anglais est assez basique.
- l'intrigue et les personnages sont fascinants. Les deux jeunes Indiens deviennent les meilleurs tireurs de leur peloton, car ils prennent la guerre pour une partie de chasse, ce qu'ils font dans les forêts canadiennes depuis toujours.
- ce n'est pas du tout un livre de plus sur la guerre; c'est écrit au présent dans des chapitres courts et tout paraît très moderne.
- on passe d'une époque à l'autre et d'un pays à l'autre très vite. Bien sûr on découvre le quotidien dans les tranchées, mais c'est à travers les yeux de ces jeunes 'sauvages'. On suit aussi l'histoire de la tante de l'un d'entre eux, une Indienne qui a hérité des pouvoirs magiques de son père et qui poursuit les rites ancestraux dans sa forêt profonde.

Impossible de lâcher ce roman, malgré certaines scènes d'une violence insoutenable.




mercredi 8 octobre 2014

First book in English? C'est pour vous!

Une amie américaine m'a offert ce petit roman, qui se lit très facilement et que je recommande à tous les lecteurs débutants:

'The House on Mango Street' de Sandra Cisneros (1984 - 110 pages)


Niveau minimum requis: B1 (c'est très facile à lire)
(pour déterminer votre niveau de lecture, reportez-vous aux pages de juin 2009 de ce blog)


C'est une jeune américaine d'origine hispanique qui nous raconte des anecdotes de sa vie d'enfant de Chicago en faisant la chronique de son quartier - ou plutôt de sa rue 'Mango Street' - et de ses gens.

C'est frais, ça n'a pas pris une ride et c'est facile à lire. Esperanza - qui n'aime pas son prénom - narre en chapitres de 2 ou 3 pages maximum, ce qui fait l'essentiel de son quotidien, qu'elle rêve évidemment de quitter.

Un roman vintage et pourtant très moderne.

Parfait pour un premier livre en anglais!

samedi 4 octobre 2014

Feel-Good Chick-Lit*

Voilà un roman qu'une bonne copine pourrait vous recommander - c'est d'ailleurs exactement comme ça que je l'ai découvert, thank you, C.K! - parce que ce type de lecture ne vous veut que du bien.

'Last Chance Saloon' de Marian Keyes (1999 - 595 pages)


Niveau minimum requis: B1+/B2
(pour déterminer votre niveau de lecture, reportez-vous aux pages de juin 2009 de ce blog)


C'est un vraiment un feel-good book.


Il met en scène un groupe d'amis trentenaires originaires du même village rural en Irlande qui ont décidé un jour d'aller vivre leur vie de jeunes adultes à Londres. On suit leurs histoires de coeur, l'angoisse du temps qui passe (certains sont encore célibataires et sans enfants) et leurs différents combats (maladie, couple sans amour, solitude). D'où le titre, très bien trouvé.


C'est à la fois léger et enthousiasmant, car il y a beaucoup de dialogues vivants (parfois hilarants) et la belle amitié qui lie les personnages sonne juste.

C'est aussi assez sombre, parce que les personnages sont ou ont été malmenés par les aléas de la vie, certains graves et anxiogènes et que l'écriture réaliste de Marian Keyes permet à chaque lecteur de vraiment s'identifier à au moins un des personnages.

Le nombre de pages ne se ressent pas, j'ai même quitté le livre avec regret.

In a nutshell, c'est une lecture parfaite en début d'automne. Ce bouquin-là n'est pas que de la chick lit*, il dresse un portrait criant de vérité des joies et des peines de toute une génération.

* 'chick lit' c'est le nom de tous ces pavés censés n'intéresser que les filles parce que ce sont des histoires de filles écrites par une fille pour des filles...

mardi 30 septembre 2014

De la magie et des bestioles...

J'ai eu la chance de lire en avant-première un roman pour jeunes parmi les plus recommandables de cette rentrée (je parle du livre, pas nécessairement les jeunes, ah, ah):

'Magisterium, The Iron Trial' de Holly Black et Cassandra Clare (2014 - 295 pages)


Niveau minimum requis: B1
(pour déterminer votre niveau de lecture, reportez-vous aux pages de juin 2009 de ce blog)


Il y a tous les ingrédients qui plairont aux adolescents / adulescents: des magiciens (vétérans ou en herbe), une école de magie, trois jeunes amis intrépides, des bestioles horribles, des animaux domestiques peu ordinaires (but so cute) et une force maléfique capable de tuer les personnages principaux.

EVIDEMMENT on ne peut pas s'empêcher de penser à Harry Potter, MAIS au bout de trois ou quatre pages, la comparaison s'évanouit.

D'abord parce qu'on est aux Etats-Unis, ensuite parce que l'école de magie se trouve sous terre et que les personnages ont tous une part d'ombre ... A commencer par Call, jeune héro malgré lui.

Les magiciens de ce monde parallèle utilisent une technologie étonnante conformément au genre  fantasy.

C'est donc novateur, assez inattendu et très agréable à lire.

C'est aussi facile à comprendre, donc n'hésitez pas à vous lancer même si vous êtes au niveau B1.

C'est le tome 1, qui correspond à la première année de l'école, The Magisterium. D'autres vont certainement suivre, et c'est tant mieux!

Allez faire un tour sur le site du livre

mercredi 3 septembre 2014

De la fantaisie pour la rentrée

C'est LA semaine des choses sérieuses, is it not?
Même ceux qui ne reprennent pas le chemin de l'école savent que 'la rentrée' c'est le moment des bonnes résolutions. Lire plus d'anglais, par exemple!
 
Je viens de terminer un petit livre enchanteur à la portée des lecteurs B1:
 
'Haroun and the Sea of Stories' de Salman Rushdie (1990 - 211 pages)
 
C'est en lisant 'Joseph Anton' que j'ai découvert l'existence de ce conte merveilleux et très amusant. On y reconnaît la plume pleine de malice de Salman Rushdie et la lecture autobiographique est plus que permise!
 
C'est l'histoire de Rashid Khalifa, conteur de son métier, qui s'aperçoit un jour funeste qu'il a oublié les histoires qu'il est censé raconter. La source s'est mystérieusement tarie. Grâce à son jeune fils, Haroun, il va partir à la recherche de cette source...
 
Salman Rushdie a écrit ce conte au début de ses dix ans de vie clandestine pour cause de fatwa. Il n'arrivait plus à trouver l'inspiration due à sa captivité forcée (protection 24h/24 par Scotland Yard). C'est alors que son fils, Zafar, à l'époque âgé de 9 ans, lui a fait promettre d'écrit au moins une histoire pour lui. Et ce fut 'Haroun and the Sea of Stories'.
 
C'est assez facile à lire et divertissant, comme un conte de Mille et Une Nuits (les lecteurs moins outillés perdront une partie de l'humour très second degré). Merci Zafar!

jeudi 14 août 2014

Lire avec de l'aide: super trouvaille!

Au détour des allées d'une grande et belle librairie, j'ai découvert cette nouvelle collection qui est vraiment parfaite pour tous ceux qui souhaitent se mettre à lire l'anglais tout en ayant un niveau intermédiaire:

Collection Harrap's Yes You Can

La très bonne idée de cette collection c'est de fournir au lecteur le texte intégral avec une petite marge à droite ou à gauche du texte avec les expressions les plus difficiles traduites. (Vous le savez sûrement, Harrap's est un fameux éditeur de dictionnaires anglais).

Donc, même si vous êtes du niveau B1 (voir les premières pages de ce blog pour déterminer votre niveau), vous allez avoir accès à de beaux textes sans le recours fastidieux au dictionnaire. Personnellement, j'ai acheté 'Oracle Night' de Paul Auster, un de mes écrivains américains préférés mais peu facile à lire pour un non-spécialiste de la langue anglaise. La traduction (qui prend très peu de place) aide vraiment à progresser dans l'histoire et avoir un vrai plaisir de lecture.

Autre gros point positif, les auteurs sont contemporains (as in, not dead yet!) et les œuvres choisies sont récentes*, ce qui est loin d'être le cas de ce type de collections. Bravo Harrap's!

* j'ai vu des romans de Harlan Coben, Michael Connelly, P.D. James ou encore Ken Follet. Ca change d'Agatha Christie et Ray Bradbury...

samedi 9 août 2014

Downton Abbey version Sixties

Vous savez mon addiction totale et assumée à la série 'Downton Abbey', dont j'ai revu tous les épisodes  grâce au temps magnifique de juillet... Voir mon message sur la série.

Son créateur, Julian Fellowes, est aussi écrivain. Voir mon message sur son roman, Snobs.

Je viens de lire un autre roman du même auteur, que j'ai vraiment beaucoup aimé:

'Past Imperfect', de Julian Fellowes (2008 - 514 pages)

Niveau minimum requis: B2
(pour déterminer votre niveau de lecture, reportez-vous aux pages de juin 2009 de ce blog)



C'est la même idée qui anime ce livre et la série 'Downton Abbey': un monde a disparu, en l'occurrence ici, celui de l'aristocratie britannique dans les années 1960s.
Le narrateur fait l'aller-retour entre sa jeunesse dorée et insouciante au sein des familles les plus upperclass à Londres au début des Sixties et aujourd'hui. On y découvre les bals des débutantes, leurs ancêtres illustres et leurs demeures familiales somptueuses.
Y sont passées au crible aussi les alliances et mésalliances entre ces jeunes born with a silver spoon in their mouths.   Les codes qui régissent cette société sont bien connues de l'auteur/narrateur qui en profite pour se lamenter sur leur disparition.

C'est un roman mélancolique qui vous permettra de découvrir de l'intérieur les us et coutumes des classes très favorisées en Grande-Bretagne et de faire un point sur ce qu'elles sont devenues de nos jours.

jeudi 7 août 2014

J.K. Rowling aime le gore

Vous le savez sûrement déjà, JK Rowling écrit des romans policiers sous le doux nom de Robert Galbraith (voir mon message 'JK Rowling s'appelle Robert!).

Je viens de lire son deuxième roman sous ce nom, qui met en scène à nouveau le détective pas comme les autres nommé Cormoran Strike et son incroyable secrétaire...

'The Silkworm' de Robert Galbraith (2014 - 455 pages)

Niveau minimum requis: C1


(pour déterminer votre niveau de lecture, reportez-vous aux pages de juin 2009 de ce blog)



Ce que j'ai aimé: ça se passe à Londres en novembre-décembre 2011, à un moment où l'Angleterre croule sous la neige et les intempéries arctiques. On prend beaucoup The Tube, on va se réfugier au pub ou déjeuner dans des restaurants chics (et hors de prix!) ou encore prendre un verre dans un gentlemen's club.
L'intrigue est, comme d'habitude avec J.K. Rowling, très bien menée: c'est l'histoire d'un meurtre dans le milieu de l'édition et des écrivains, monde qu'elle connaît par coeur. On s'aime, on se jalouse, on se déteste... Et on s'entre-tue.

MAIS on sent que Ms Rowling a bien l'intention de pousser ses lecteurs dans leurs retranchements: le meurtre est digne de la série TV la plus violente; ça a beau être d'inspiration littéraire, son côté absolument pervers et orgiaque a failli me faire arrêter le lecture plusieurs fois! (J'étais sur la plage, j'avais prévu une lecture moins .... challenging !).

You've been warned!

Mais je suis arrivée au bout, ravie d'avoir retrouvé le duo génial que forment le détective handicapé (il a perdu une jambe quand il était soldat en Afghanistan) et son adorable secrétaire (qui joue à merveille à l'apprenti-sorcier). 

mercredi 2 juillet 2014

Un autre 'modern classic' à lire!

Si vous êtes allés au lycée en France entre 1980 et aujourd'hui,vous avez sûrement étudié un extrait de ce très grand classique, qu'à ma grande honte, je viens de lire en entier pour la première fois:

'The Heart is a Lonely Hunter' de Carson McCullers (1940 - 312 pages)

Niveau minimum requis: B2
(pour déterminer votre niveau de lecture, reportez-vous aux pages de juin 2009 de ce blog)


Voici la photo la plus connue de son auteur - n'est-elle pas étonnante?:


Cette frêle jeune femme a écrit à l'âge de 23 ans un roman sur le sud des Etats-Unis qui la fait rivaliser avec les plus grands écrivains.
Son roman est une galerie de portraits de gens ordinaires dans une petite ville où se croisent ouvriers blancs, employés de maison noirs, deux sourds et muets, un patron de bar, un docteur noir, une adolescente garçon manqué qui aime la musique classique...

C'est très vivant, très réaliste et en même temps assez inclassable.

Comment une jeune femme blanche issue d'un milieu plutôt aisé a-t-elle pu écrire des portraits aussi intimistes et criants de vérité, c'est la question qui continue d'alimenter le mythe Carson McCullers.

J'ai passé un très bon moment (attention, le livre est long) et les personnages resteront longtemps avec moi.



mardi 17 juin 2014

Grand classique américain facile...

... et en même temps très très triste:

'A Lesson Before Dying', de Ernest J. Gaines (1993-256 pages)

Niveau minimum requis: B1+
(pour déterminer votre niveau de lecture, reportez-vous aux pages de juin 2009 de ce blog)


Facile à suivre (peu de rebondissements, peu de personnages), facile à comprendre (beaucoup de dialogues, chapitres courts, anglais assez simple), mais pas si facile à lire car l'histoire est celle d'un jeune homme noir condamné à mort pour un crime qu'il n'a pas commis dans le sud des Etats-Unis autour des années 1940.

Le roman, qui a connu un très grand succès, en particulier parce qu'il a été recommandé par Oprah Winfrey,  ne raconte pas du tout l'erreur judiciaire, les amis et la famille du condamné savent qu'ils ne peuvent rien faire. Les Noirs de  Louisiane sont encore en 1940 considérés comme d'anciens esclaves dont on peut disposer à sa guise.
Il raconte en fait les derniers mois de vie de ce jeune homme et les visites que lui rendent le  narrateur et sa famille dans sa cellule.

Evidemment, vous serez convaincus de l'absurdité insoutenable de la peine de mort. Mais il se dégage de ce livre une aventure humaine bouleversante qui interroge sur le sens de la vie, la foi, l'amour, et sur ce qui fait de nous des êtres différents des autres espèces vivant sur terre.

Un livre qui mérite vraiment d'être lu, aussi parce qu'il offre de multiples niveaux de lecture et d'analyse: on y découvre ce qu'être noir voulait dire en Louisiane en 1940, on peut voir un plaidoyer contre la peine capitale (l'arrivée de la chaise électrique dans la petite ville, magistralement décrite, fait froid dans le dos) ou encore une parabole sur la vie de Jésus. Riche tout en restant simple et accessible, bravo Mr. Gaines.

Vous n'aurez qu'un seul mot à chercher dans le dictionnaire: 'hog'....


samedi 31 mai 2014

Chère liberté d'expression

Je viens de terminer un très gros livre qui m'a tenue en haleine près d'un mois!

Un polar? Presque.
Une histoire d'amour? Presque.
Un témoignage sur l'art d'écrire? Presque.

'Joseph Anton' est tout ça à la fois!

'Joseph Anton', de Salman Rushdie (2012 - 633 pages!)

Niveau minimum requis: B2+, voire C1



(pour déterminer votre niveau de lecture, reportez-vous aux pages de juin 2009 de ce blog)



Salman Rushdie, c'est mon big big love. Pas nécessairement l'homme, qui peut m'agacer, voire vraiment me déplaire, mais l'écrivain.
J'ai lu 'Midnight's Children', 'Shalimar The Clown', 'The Enchanteress of Florence', 'The Moor's Last Sigh'... Son écriture est magique, épicée, parfois tellement littéraire qu'on n'y comprend rien!
Voilà pourquoi je ne l'ai jamais recommandé dans ces pages; c'est tout simplement trop difficile pour les non-spécialistes de l'anglais.

Mais je ne résiste pas à vous signaler celui-là. 
Ce dernier opus est en fait de la non-fiction (hélas pour lui) car Salman Rushdie retrace dans 'Joseph Anton' les dix années de sa vie où il a dû vivre caché sous protection policière parce qu'un ayatollah iranien a déclaré son roman 'The Satanic Verses' blasphématoire, appelant par le biais d'une fatwa à sa mise à mort, rien de moins.

Sous-titré 'A Memoir', 'Joseph Anton' nous permet d'entrer dans l'intimité d'un des plus grands écrivains de langue anglaise contemporains. On y découvre sa famille d'origine indienne, ses habitudes d'écrivain, ses amis tous plus ou moins connus. On assiste aussi à la lente dégradation de sa vie quotidienne, au gré des refus de Scotland Yard pour toute sortie à l'extérieur des différents bunkers où la menace de mort iranienne l'obligeait à se terrer. Il a continué d'écrire et de publier, a eu un autre enfant, s'est marié, a divorcé...

C'est un récit absolument captivant qui m'a personnellement permis de mesurer pour la première fois à quel point la liberté d'expression est un droit fondamental d'une fragilité inouïe.



dimanche 4 mai 2014

Prenez le train avec Hercule & Agatha!

Un court message pour signaler à tous ceux qui ont lu / ont décidé de lire
'Murder on the Orient Express' de Dame Agatha Christie (facile à lire, cliquez ici pour voir mon message) qu'une exposition 'Orient Express' est visible en ce moment à l'Institut du Monde Arabe à Paris.

Trois voitures de la mythique compagnie des Wagons-Lits sont à visiter sur le parvis du musée. L'ambiance de ces voyages incroyables réservés à des clients richissimes est recrée à merveille, jusqu'au drap ensanglanté de la victime du roman d'Agatha Christie!

Plus d'excuses pour ne pas avoir encore essayé de lire ce roman très accessible!

vendredi 4 avril 2014

Polar chez les cowboys

Grâce à une librairie locale indépendante et super dynamique, j'ai eu la chance de rencontrer la semaine dernière un cowboy, un vrai: Stetson sur la tête, santiags aux pieds, jeans, chemise en denim avec boutons de nacre, et une imitation hilarante du sourire du coyote...

Il s'appelle Craig Johnson, il est aussi écrivain et en tournée dans toute la France en ce moment.
Il se décrit ainsi:
"I'm a cowboy writer, I live in Ucross, Wyoming, population 25. I'm the most famous writer there."

Autant dire que toutes les personnes présentes à cette rencontre ont passé un super bon moment. Craig Johnson plaisante avec bonhomie à tout propos. Il a l'air bien plus heureux que le héros de ses 9 romans, désormais source d'une série télévision à succès, un dénommé Walt Longmire.
"Walt is "over": over aged, over depressed and over weight." dit son créateur.

Donc, je me suis lancée dans la lecture de son premier livre, 'The Cold Dish', sorti en 2004 et publié en français sous le titre 'Little Bird'.

'The Cold Dish'  de Craig Johnson (2004 - 354 pages)

Niveau minimum requis: B2

(pour déterminer votre niveau de lecture, reportez-vous aux pages de juin 2009 de ce blog)


Accrochez-vous! C'est compliqué à lire, on voit que Craig Johnson a un vrai style à lui. La langue qu'il utilise est opaque car très idiomatique: c'est un shérif et ses potes qui parlent en maniant le second degré sans arrêt. Il y a des morts, des blessés, une victime, une enquête. Du classique.

Mais le lieu (un petit village du Wyoming proche d'une réserve indienne Cheyenne) est lui-même un personnage important du livre. Il fait froid, il neige, il n'y a personne (le Wyoming est l'état le moins peuplé des Etats-Unis).  On passe du temps dans des pick-ups brinquebalants ou des bagnoles qui vont très vite, et on boit de la bière tout en sentant la présence des ancêtres Cheyenne qui veillent sur tout ce petit monde.

Je dois dire que le shérif campe un anti-héro très attachant, même si les types vieillissants, bedonnants et portés sur la bière ne sont pas exactement ma tasse de thé;-).

En somme Walt Longmire représente l'Ouest mythique: brut, désabusé et séduisant malgré tout ses défauts.

A noter: 'Longmire' est une série TV  adaptée des romans de Craig Johnson qui remporte un vif succès (je crois qu'on en est à la saison 3).

Allez voir son site ou celui de son éditeur français.