samedi 31 mai 2014

Chère liberté d'expression

Je viens de terminer un très gros livre qui m'a tenue en haleine près d'un mois!

Un polar? Presque.
Une histoire d'amour? Presque.
Un témoignage sur l'art d'écrire? Presque.

'Joseph Anton' est tout ça à la fois!

'Joseph Anton', de Salman Rushdie (2012 - 633 pages!)

Niveau minimum requis: B2+, voire C1



(pour déterminer votre niveau de lecture, reportez-vous aux pages de juin 2009 de ce blog)



Salman Rushdie, c'est mon big big love. Pas nécessairement l'homme, qui peut m'agacer, voire vraiment me déplaire, mais l'écrivain.
J'ai lu 'Midnight's Children', 'Shalimar The Clown', 'The Enchanteress of Florence', 'The Moor's Last Sigh'... Son écriture est magique, épicée, parfois tellement littéraire qu'on n'y comprend rien!
Voilà pourquoi je ne l'ai jamais recommandé dans ces pages; c'est tout simplement trop difficile pour les non-spécialistes de l'anglais.

Mais je ne résiste pas à vous signaler celui-là. 
Ce dernier opus est en fait de la non-fiction (hélas pour lui) car Salman Rushdie retrace dans 'Joseph Anton' les dix années de sa vie où il a dû vivre caché sous protection policière parce qu'un ayatollah iranien a déclaré son roman 'The Satanic Verses' blasphématoire, appelant par le biais d'une fatwa à sa mise à mort, rien de moins.

Sous-titré 'A Memoir', 'Joseph Anton' nous permet d'entrer dans l'intimité d'un des plus grands écrivains de langue anglaise contemporains. On y découvre sa famille d'origine indienne, ses habitudes d'écrivain, ses amis tous plus ou moins connus. On assiste aussi à la lente dégradation de sa vie quotidienne, au gré des refus de Scotland Yard pour toute sortie à l'extérieur des différents bunkers où la menace de mort iranienne l'obligeait à se terrer. Il a continué d'écrire et de publier, a eu un autre enfant, s'est marié, a divorcé...

C'est un récit absolument captivant qui m'a personnellement permis de mesurer pour la première fois à quel point la liberté d'expression est un droit fondamental d'une fragilité inouïe.



dimanche 4 mai 2014

Prenez le train avec Hercule & Agatha!

Un court message pour signaler à tous ceux qui ont lu / ont décidé de lire
'Murder on the Orient Express' de Dame Agatha Christie (facile à lire, cliquez ici pour voir mon message) qu'une exposition 'Orient Express' est visible en ce moment à l'Institut du Monde Arabe à Paris.

Trois voitures de la mythique compagnie des Wagons-Lits sont à visiter sur le parvis du musée. L'ambiance de ces voyages incroyables réservés à des clients richissimes est recrée à merveille, jusqu'au drap ensanglanté de la victime du roman d'Agatha Christie!

Plus d'excuses pour ne pas avoir encore essayé de lire ce roman très accessible!

vendredi 4 avril 2014

Polar chez les cowboys

Grâce à une librairie locale indépendante et super dynamique, j'ai eu la chance de rencontrer la semaine dernière un cowboy, un vrai: Stetson sur la tête, santiags aux pieds, jeans, chemise en denim avec boutons de nacre, et une imitation hilarante du sourire du coyote...

Il s'appelle Craig Johnson, il est aussi écrivain et en tournée dans toute la France en ce moment.
Il se décrit ainsi:
"I'm a cowboy writer, I live in Ucross, Wyoming, population 25. I'm the most famous writer there."

Autant dire que toutes les personnes présentes à cette rencontre ont passé un super bon moment. Craig Johnson plaisante avec bonhomie à tout propos. Il a l'air bien plus heureux que le héros de ses 9 romans, désormais source d'une série télévision à succès, un dénommé Walt Longmire.
"Walt is "over": over aged, over depressed and over weight." dit son créateur.

Donc, je me suis lancée dans la lecture de son premier livre, 'The Cold Dish', sorti en 2004 et publié en français sous le titre 'Little Bird'.

'The Cold Dish'  de Craig Johnson (2004 - 354 pages)

Niveau minimum requis: B2

(pour déterminer votre niveau de lecture, reportez-vous aux pages de juin 2009 de ce blog)


Accrochez-vous! C'est compliqué à lire, on voit que Craig Johnson a un vrai style à lui. La langue qu'il utilise est opaque car très idiomatique: c'est un shérif et ses potes qui parlent en maniant le second degré sans arrêt. Il y a des morts, des blessés, une victime, une enquête. Du classique.

Mais le lieu (un petit village du Wyoming proche d'une réserve indienne Cheyenne) est lui-même un personnage important du livre. Il fait froid, il neige, il n'y a personne (le Wyoming est l'état le moins peuplé des Etats-Unis).  On passe du temps dans des pick-ups brinquebalants ou des bagnoles qui vont très vite, et on boit de la bière tout en sentant la présence des ancêtres Cheyenne qui veillent sur tout ce petit monde.

Je dois dire que le shérif campe un anti-héro très attachant, même si les types vieillissants, bedonnants et portés sur la bière ne sont pas exactement ma tasse de thé;-).

En somme Walt Longmire représente l'Ouest mythique: brut, désabusé et séduisant malgré tout ses défauts.

A noter: 'Longmire' est une série TV  adaptée des romans de Craig Johnson qui remporte un vif succès (je crois qu'on en est à la saison 3).

Allez voir son site ou celui de son éditeur français.


mercredi 12 mars 2014

Don't you mess with Jack Reacher!

Jack Reacher, c'est le bel héros solitaire du livre que je viens de finir et que je recommande à tous ceux qui aiment les histoires de crime avec violence perverse. Ames sensibles, s'abstenir!

'Killing Floor' de Lee Child (1998 - 525 pages)

Niveau minimum requis: B2
(pour déterminer votre niveau de lecture, reportez-vous aux pages de juin 2009 de ce blog)


C'est le premier de 18 romans policier qui ont TOUS eu un succès planétaire.

Personnellement, je ne suis pas du tout fan de crime fiction, encore moins quand c'est hyper violent, mais je dois dire que ce roman-là me paraît avoir tous les ingrédients pour vous fournir une incroyable expérience de lecture:

- la personnalité de son héros, Jack Reacher, est fascinante: il est très grand, très fort, très malin, très sexy mais aussi très seul. Une machine de guerre qui réfléchit vite et bien -  et qui ne veut aucune attache.

- l'action ne faiblit pas; vous ne verrez pas le temps passer, on ne veut pas s'arrêter de lire, c'est un vrai page turner ( personnellement, 2 jours et demi de vacances...).

- le lecteur est happé dès la première ligne; on veut savoir qui est ce type, pourquoi il est arrêté alors qu'il est en train de manger ses oeufs au plat dans un diner d'un bled perdu du sud des US...

Bref: à lire, sauf si vous êtes déjà sujets à des cauchemars...

Comme souvent, j'ai découvert l'auteur en écoutant la BBC. Lee Child a participé à l'émission Bookclub que vous pouvez écouter ou podcaster (c'est assez facile à comprendre): cliquez ici pour écoutez l'auteur invité sur la BBC