mardi 7 juillet 2009

3 romans sur la difficulté d'émigrer dans un pays anglophone

La lecture de romans racontant la vie de personnages déracinés qui émigrent dans un pays anglophone peut être à la fois facile (la langue utilisée est souvent basique, prenant la forme de dialogues très vivants) et passionnante: le lecteur suit toutes les pérégrinations des nouveaux venus, ce qui renvoie aussi finalement à son propre cheminement de lecture d'une langue étrangère au fil des pages et lui fait découvrir la société dite 'anglo-saxonne' de l'intérieur.

Les écrivains de ce type de fiction sont dans leur grand nombre issus de la deuxième génération et ont un regard critique sur la société qui a plus ou moins bien accueilli leurs parents.

Lectures recommandées:
'The Namesake' de Jhumpa Lahiri (2003 - 291 pages) Niveau minimum requis:B2
(pour déterminer votre niveau de lecture, reportez-vous aux pages de juin 09 de ce blog)
C'est un roman sur la difficulté d'être entre deux cultures: Jhumpa Lahiri est née en 1967 à Londres de parents bengalis et a grandi aux Etats-Unis. Son livre met en scène un jeune homme (né aux US, mais dont la famille a émigré en Amérique depuis le Bengale) aux prises avec son prénom (qu'il déteste). Il se rebaptise lui-même et vit ensuite ce qu'il convient d'appeler une vraie crise d'identité. C'est un livre facile à lire, mais le ton est définitivement mélancolique. A noter, le premier recueil de nouvelles Jhumpa Lahiri a été récompensé par le prestigieux Pulitzer Prize en 2000.

'Small Island' de Andrea Levy (2004 - 530 pages) Niveau minimum requis: B2
(pour déterminer votre niveau de lecture, reportez-vous aux pages de juin 09 de ce blog)
Andrea Levy est elle aussi née à Londres (en 1956) de parents jamaïcains. Son roman, très récompensé, raconte l'arrivée et l'installation d'une jeune femme débarquée de Jamaïque à Londres en 1948. Elle est venue y retrouver son mari, arrivé de Jamaïque avant elle pour servir sous le drapeau britannique pendant la guerre. L'Eldorado qu'ils espéraient trouver dans leur mère-patrie ('the mother country') s'avère vite bien terne et finalement très peu accueillant. C'est un livre long (530 pages!) mais on ne se lasse pas parce que chaque chapitre est narré tour à tour par un des protagonistes. La langue est accessible et l'intérêt est surtout celui de découvrir de l'intérieur une période difficile (l'après-guerre en Angleterre) sur laquelle les Britanniques commencent à peine à écrire.

'Brick Lane' de Monica Ali (2003 - 491 pages) Niveau minimum requis: B2
(pour déterminer votre niveau de lecture, reportez-vous aux pages de juin 09 de ce blog)
Monica Ali est née en 1967 au Bangladesh et a suivi ses parents au Royaume-Uni à l'âge de 3 ans. Son livre raconte la vie d'une très jeune femme qui quitte à 18 ans son Bangladesh natal pour être l'épouse d'un homme choisi par sa famille âgé de 20 ans de plus qu'elle. Il est pompeux, imbu de sa personne mais inoffensif et souvent ridicule. Lentement, elle va découvrir son nouvel environnement (le quartier de Brick Lane, dans l'East End de Londres, ghetto de longue date pour émigrés). Elle finira par s'ouvrir à l'extérieur, et ce de façon un peu inattendue. Là encore, un roman facile à lire et très rafraîchissant.
(Si vous allez à Londres, allez visiter Brick Lane: le quartier est devenu un endroit plutôt branché!).

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