mercredi 8 mai 2013

Roman assez facile pour jeunes adultes... difficiles;-)

Voici un roman écrit par une des reines du polar, Elizabeth George*, pour un public de jeunes adultes.


'The Edge of Nowhere', de Elizabeth George (2012 - 388 pages) 


Niveau minimum requis: B1+/B2 



(pour déterminer votre niveau de lecture, reportez-vous aux pages de juin 2009 de ce blog)



L'héroïne, Becca King, a 15 ans et comme sa grand-mère, elle a le don d'entendre les pensées des personnes autour d'elle. 
Qui n'a pas rêvé d'avoir ce pouvoir?
Elle connaît aussi tous les déboires d'une adolescente d'aujourd'hui: parents absents ou un peu dépassés, beau-père super louche qui la menace dès les premières pages...
L'action se passe aux US, côte ouest, sur une île pas franchement accueillante. On retrouve un peu l'ambiance de Twilight (que j'ai bien aimé, tout arrive! Voir mon message du  29 octobre 2010 'Scary? No... Moving!') ou de 'Freaky Green Eyes' de Joyce Carol Oates (Voir mon message du 9 février 2012 'Joyce Carol Oates a-t-elle les yeux verts?'.
'The Edge of Nowhere' est bien écrit, assez facile à lire, avec une intrigue bien ficelée. Les chapitres sont courts et le récit est ponctué de dialogues vivants. 


Bref, un bon moment de lecture pour lecteurs exigeants, et ce même si le livre est assez long. 
  
* voir un autre message sur cette auteure du 7 juillet 2010
'Lire un polar anglais magnifiquement... sordide!'

jeudi 18 avril 2013

C'est bientôt l'hiver... en Australie!

Je viens de terminer un roman qui a eu un beau succès outre-manche dès sa parution... en 1950!
Je suppose que les ingrédients de cette histoire ont passionné un Royaume-Uni mis à genoux par les années de guerre. 
Depuis, il a été maintes fois adapté pour l'écran:

'A Town Like Alice' de Nevil Shute (1950 - 351 pages)

Niveau minimum requis: B2 
(pour déterminer votre niveau de lecture, reportez-vous aux pages de juin 2009 de ce blog)


C'est une histoire d'amour très exotique: la première partie se passe dans la péninsule Malaise pendant la Seconde Guerre Mondiale et la deuxième partie en Australie.

Je n'ai pas trouvé la lecture de ce roman aussi exaltante que son immense succès pouvait laisser espérer, notamment dans la longue première partie. 
Mais la partie australienne fait une peinture par le menu de la vie dans l'Outback à la fin des années 1940 et c'est franchement dépaysant. C'est un décor immense qui oblige les gens à prendre l'avion pour le moindre déplacement (l'auteur était ingénieur dans l'aviation), à moins qu'ils n'acceptent de passer des heures à cheval pour traverser des rivières inondées. Les moyens de communication sont encore très rudimentaires et amènent les personnages à se manquer maintes fois.
Le plus intéressant, c'est  qu'on assiste à la naissance d'une ville comme Alice Springs (au coeur de l'Australie, près de Ayers Rock ou Uluru, grand lieu aborigène).

C'est un bon livre pour l'été, les vacances. Le rythme est lent mais les personnages, même s'ils manquent de relief, sont finalement assez attachants.





mercredi 27 mars 2013

La Californie, ses Japonais et Pearl Harbor...

Voici un court livre couronné d'un beau succès, et recommandé par Sa Majesté Paul Auster, THE grand écrivain américain:

'The Buddha in the Attic' de Julie Otsuka (2011 - 129 pages)

Niveau minimum requis: B2 
(pour déterminer votre niveau de lecture, reportez-vous aux pages de juin 2009 de ce blog)
Ne convient pas à de jeunes lecteurs.

Pas si facile à lire, mais accessible quand même, et un vrai pari littéraire: pas une seule fois 'I' mais à la place 'we' et 'us'.
C'est en fait l'histoire vraie d'une génération de très jeunes femmes japonaises envoyées en Californie au début du XXème siècle retrouver des maris qu'elles n'ont jamais rencontrés mais dont les lettres (écrites par d'autres) et les photos (truquées ou très anciennes) leur ont promis de vivre the American Dream.
Le rêve s'avérera proche du cauchemar. Elles iront de déception en déception pour aboutir dans les camps d'internement des personnes d'origine japonaise après l'attaque de Pearl Harbor en décembre 1941.

C'est leur quotidien collectif que Julie Otsuka raconte à la première personne du pluriel.
Très émouvant, parfois cru et cruel, le récit est mené par courts paragraphes comme autant de témoignages délibérément concis. En les lisant, on devine la voix très effacée de ces jeunes femmes qui subissent les ardeurs de maris souvent insensibles et égocentriques, mettent au monde des enfants dans des souffrances indicibles, travaillent dans les champs comme des condamnées aux travaux forcés et subissent la paranoïa anti-japonaise post Pearl Harbor...

Bref, un livre un peu hors norme, confirmant, s'il en était besoin, que Paul Auster a très bon goût!

Vous pouvez podcaster l'émission 'La Grande Table' (sur France Culture) où il est interviewé en français; c'est là que j'ai pioché l'idée de ce livre (ça dure 30 mn et ça vaut la peine):

Sur le même sujet, voyez mon message du 26 juillet 2011, intitulé: 'War? What is it good for?'

dimanche 10 mars 2013

L'amour, le vrai...

Avez-vous déjà entendu parler d'Harold Pinter? C'est un des plus grands dramaturges anglais, mort il y a un peu plus de quatre ans. Si vous avez fait des études d'anglais, vous avez peut-être planché sur une de ses pièces de théâtre. Il est aussi connu que Samuel Beckett (il a reçu le Prix Nobel de Littérature en 2005).

Le livre que je vous recommande aujourd'hui a été écrit par son épouse, Antonia Fraser:

'Must You Go?' d'Antonia Fraser (2010-392 pages)

Niveau minimum requis: B2 
(pour déterminer votre niveau de lecture, reportez-vous aux pages de juin 2009 de ce blog)


Harold Pinter et Antonia Fraser se sont rencontrés alors qu'ils étaient tous les deux déjà mariés et parents. Ce fut un vrai coup de foudre. Vous comprendrez en lisant le livre d'Antonia à quel point son titre est à propos. No spoiler!
Ils ne se sont plus jamais quittés et ont mené leur vie d'artistes en parfaite symbiose: Harold Pinter, politiquement très engagé, a toujours soutenu de façon très militante la cause d'opprimés partout sur la planète et Antonia est une historienne et biographe reconnue. Sa biographie de Marie-Antoinette a servi de guide à Sofia Coppola, c'est vous dire.

'Must You Go?' rassemble les souvenirs d'Antonia Fraser et s'appuie sur le journal intime qu'elle a écrit tout au long de ces trois décennies aux côtés d'Harold Pinter. Leur vie de couple a été tout simplement extraordinaire.

Je recommande vivement la lecture de ce magnifique témoignage à tous ceux qui souhaitent découvrir:
- ce que vivre avec un grand écrivain veut dire au quotidien
- ce dont les artistes engagés sont capables
- comment un couple d'intellectuels se nourrit l'un de l'autre et parcourt la planète rencontrer des gens au moins aussi passionnants qu'eux
- dans quelle mesure l'amour, le vrai, vous garde solide et joyeux jusqu'au dernier souffle.

Le livre nous livre aussi une riche chronique de l'Angleterre des années 1970 à aujourd'hui.

C'est émouvant, fascinant et parfois très drôle.

J'ai mis 'B2' parce que, même si les entrées du journal sont courtes (une douzaine de lignes en moyenne), Antonia Fraser est une vraie littéraire: son anglais est concis, elle utilise souvent le second degré et cite une kyrielle de noms de gens illustres qui vous seront immanquablement parfois inconnus!

Mais j'ai trouvé ce livre captivant.
Il ne me reste plus qu'à lire une pièce de théâtre de ce cher Harold qui me semble si familier à présent...


Pour plus de détails sur Harold Pinter:
et un podcast de mon émission littéraire préférée: